Des précisions sur le risque de mort subite du nourrisson

Le risque de complication de grossesse est plus élevé lorsqu’il y a un antécédent de mort subite du nourrisson, d’après une étude. Ces complications étant elles-mêmes des facteurs de risque pour la mort subite du nourrisson, elles pourraient expliquer plusieurs cas de mort subite du nourrisson dans une même famille, estiment les chercheurs.

Pour arriver à cette conclusion, le Dr Gordon Smith de l’Université de Cambridge et ses collaborateurs ont procédé à un examen des dossiers médicaux de plus de 250000 patientes écossaises qui avaient accouché entre 1985 et 2001. Les auteurs rappellent dans leur article paru dans la dernière livraison du Lancet que la mort subite du nourrisson se présente le plus souvent sous la forme de cas isolé bien que plusieurs cas de mort subite aient été rapportés dans une même famille. Ainsi, on a pu noté une augmentation du risque de mort subite du nourrisson en cas d’antécédent.

Selon les nouvelles données présentées par Smith et collaborateurs, il existe une relation très claire entre la mort subite du nourrisson et le risque de complication obstétrique susceptible de survenir lors d’une grossesse ultérieure. Ainsi, un antécédent de mort subite du nourrisson est associé lors des grossesses ultérieures à un risque deux à trois plus élevé de naissance prématurée. Le risque de faible poids gestationnel à la naissance était doublé. Ces associations restaient significatives après qu’ait été prise en compte la contribution des facteurs de risques reconnus pour la mort subite du nourrisson.

« Nos résultats suggèrent l’existence d’un mécanisme qui prédisposerait les femmes à des cas récurrents de mort subite du nourrisson et ils apportent la preuve que le risque de mort subite du nourrisson après une naissance donnée n’est pas statistiquement indépendant du fait que le précédent enfant en soit décédé », synthétise le professeur Smith.

Source : Lancet 2005; 366: 2107–11