Le traitement chirurgical avec ostéosynthèse par mini-plaques de titane demeure le traitement de choix des fractures de la mandibulechez les sportifs
Exposant leur expérience à propos d’une série de 48 cas de fractures mandibulaires survenues au cours d’un accident de sport, des médecins du service de chirurgie maxillo-faciale et de stomatologie de l’hôpital de Rangueil de Toulouse, « insistent sur les mesures préventives existantes, sur l’intérêt d’une prise en charge précoce et sur la nécessité d’une ostéosynthèse évitant ou limitant la durée du blocage postéopératoire ». Ils confirment que le traitement chirurgical avec ostéosynthèse par mini plaques de titane demeure le traitement de choix des fractures de la mandibule des sportifs.
Publiée dans le dernier numéro de la Revue de Stomatologie et de Chirurgie maxillo-faciale, « cette étude rétrospective permet de mettre en évidence quelques paramètres concernant cette traumatologie. L’étiologie sportive reste la 2e cause, loin devant les accidents de la voie publique qui sont toutefois en régression »., indiquent les auteurs.
Les auteurs toulousains ont étudié les dossiers de patients ayant présenté une fracture mandibulaire isolée traitée dans le service de chirurgie maxillo-faciale de l’hôpital de Rangueil.
La période prise en compte par cette équipe s’étend sur 6 ans, de 1992 à 1998. Sur cette période, indiquent les auteurs, « nous avons retenu 303 dossiers exploitables de fractures isolées de la mandibule toutes étiologies confondues ». Ils ajoutent avoir « relevé pour chaque dossier l’étiologie et en cas d’étiologie sportive, le sport incriminé, la localisation des traits de fracture, le traitement mis en œuvre et la durée du blocage.
Sur les 303 fractures mandibulaires recensées, 48 cas étaient dus à des pratiques sportives. La série comprenait 39 hommes pour 9 femmes et l’étiologie sportive se classe pratiquement à égalité avec les agressions. Trois sports, dont le rugby, sont à l’origine de la quasi-totalité des cas.
Les formes anatomo-cliniques des fractures récentes intéressaient le condyle, la symphyse et parasymphyse, la branche horizontale, l’angle mandibulaire, la branche montante, le coroné, les fractures alvéolo-dentaires.
La prise en charge thérapeutique des fractures mandibulaires passe par l’ostéosynthèse par mini-plaques en titane. Le résultat de ce traitement est satisfaisant et les complications des séquelles relativement rares.
L’intérêt de ce traitement « est d’éviter le maintien d’un blocage bimaxillaire en post-opératoire, ou tout du moins d’en limiter la durée », soulignent les auteurs.
Le blocage bimaxillaire peut souvent être évité au maximum en post-opératoire chez un sportif coopérant et normalement denté. Il peut parfois être cependant nécessaire en post-opératoire. Il entraîne alors un amaigrissement rapide qui peut être très important.
Au total, les fractures mandibulaires posent peu de problèmes diagnostiques. « La prévention est possible pour les sportifs pratiquant au sein de clubs par l’intermédiaire des médecins du sport. Le traitement, s’il ne présente pas de particularité liée à cette étiologie, doit toutefois limiter la durée du blocage sous réserve d’une bonne compréhension et d’une conne collaboration des patients », concluent les auteurs.
Source : Revue de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-faciale, 100, n°6, 306-10.
Descripteur MESH : Ostéosynthèse , Titane , Fractures mandibulaires , Stomatologie , Mandibule , Médecins , Patients , Accidents , Compréhension , Femmes , Hommes , Sports , Thérapeutique , Traumatologie