Récente découverte d’un foyer de bilharziose intestinale en République de Djibouti
Non décrit jusqu’à présent dans ce pays de la corne de l’Afrique, un foyer de schistosomiase (encore appelée bilharziose intestinale) a été découvert en 1997 en République de Djibouti, rapportent des chercheurs du service de biologie clinique du Centre Hospitalier des Armées (SAA) Bouffard dans le dernier numéro de la revue ‘Médecine Tropicale’.
Selon le Dr J-L Koeck et ses collègues, les premiers cas ont été diagnostiqués chez des touristes. Ceux-ci ont présenté des signes cliniques de primo-invasion bilharzienne à la suite d’une baignade en eau douce dans le bassin de la cascade d’Hassan Gari Bira, localité située à proximité de Randa.
Les auteurs rapportent que 17 cas ont été confirmés par la détection des anticorps antischistosomes en hémagglutination indirecte (HI) et en immunofluorescence indirecte (IFI), et/ou par la mise en évidence d’œufs de Schistosoma mansoni dans les fécès.
Ils indiquent une enquête effectuée sur le terrain a permis d’étudier une population de 35 villageois fréquemment exposés lors de baignades, pour la plupart des enfants.
Leurs résultats montrent que la réaction d’HI était positive pour 28 patients, avec un taux supérieur à 1/64e pour 17 patients.
Dans la très grande majorité des cas, la positivité de la réaction d’HI a été confirmée par la technique d’IFI, l’association à une hyperéonisophilie sanguine alors la règle.
Des œufs de Schistosoma mansoni étaient présents dans les fécès de 7 patients dont l’hyperéosinophilie était le plus souvent modérée.
Il est probable que ces cas de bilharziose intestinale sont « en rapport avec le phénomène climatique El niño, les précipitations d’une abondance inhabituelle qui ont inondé le pays en octobre et en novembre 1997 ont pu contribuer au développement du cycle parasitaire ».
En conclusion, indiquent les auteurs, « la découverte en 1998 d’un foyer de schistosomiase intestinale à Djibouti illustre l’importance d’une surveillance épidémiologique rigoureuse et constante dans cette partie du monde où l’importance des mouvements de population et la diminution des crédits alloués à la santé favorisent l’émergence de nouvelles pathologies ».
Source : Médecine Tropicale, 59; 1: 35-8.
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