Infertilité et endométriose: le lien se précise

Les résultats de cette étude, bien que préliminaires et réalisés in vitro, semblent tout de même indiquer de manière assez claire que les femmes atteintes d’endométriose possèdent des fluides péritonéaux différents des femmes fertiles, qui réduisent le battement des cils des cellules tapissant l’intérieur des trompes servant à aider l’ovocyte à migrer vers le lieu de fécondation avec le spermatozoïde.

On sait que l’endométriose et l’infertilité ont un lien mais aucune étude n’a montré clairement si l’endométriose était la cause directe de la non fécondité des femmes atteintes par cette affection gynécologique.

Les auteurs londoniens de cette étude publiée dans le Lancet ont étudié la morphologie et la mobilité de cellules ciliées issues de la muqueuse de trompes de Fallope, selon qu’elles étaient mises en présence de liquides péritonéaux provenant soit de femmes atteintes d’endométriose soit de femmes fertiles (6 femmes dans chaque catégorie).

Des différences de fréquences de battements des cils des cellules de muqueuse utérines (prélevées à partir d’échantillons provenant de 17 hystérectomies) ont été observées après 24 heures d’incubation avec les liquides péritonéaux, avec une nette diminution lorsqu’ils s’agissait des prélèvements des femmes avec une endométriose. (4,29 Hz contre 5,64 Hz, p=0,001).

«Nous avons montré que les liquides péritonéaux des femmes atteintes d’endométriose réduisaient significativement la fréquence de battement ciliaire et donc le transport dans les trompes de Fallope, en comparaison avec les liquides provenant de femmes fertiles», a commenté Ovrang Djahanbakhch, un des auteurs.

Il reste maintenant aux chercheurs à démontrer cette action in vivo pour savoir si en effet on peut faire une corrélation entre la fréquence de battement ciliaire et l’état d’infertilité des femmes avec une endométriose.

Source: Lancet 19 octobre 2002;360:1221-2

Pierre INIGUEZ