Un pacemaker biologique transféré par génie génétique chez le cochon d’Inde !
Des chercheurs de l’institut de cardiobiologie moléculaire de l’université Johns Hopkins à Baltimore (Maryland, EU), reportent dans la revue Nature, la conversion in vivo de cardiomyocytes de cochon d’Inde en cellules donnant le rythme cardiaque (cellules pacemaker), après transfert génétique dans les cellules cardiaques ventriculaires, du gène codant pour un canal à potassium nécessaire à l’activité électrique autonome du muscle cardiaque.
Pour battre de façon autonome un cœur a besoin de quelques cellules spécialisées qui laissent passer entre elles des flux d’ions potassium afin de délivrer le courant électrique qui déclenche les battements du muscle cardiaque.
L’équipe de Bradley Nuss a transféré le gène responsable de ce flux potassique (Kir2.1), greffé à un vecteur viral (adénovirus couplé à la GFP) dans la cavité ventriculaire gauche de cochons d’Inde, avec une efficacité de transduction dans les cardiomyocytes de 20%. Au bout de 3-4 jours, 80% des cellules portaient l’insert.
Pour visualiser les effets de ce transfert sur la conductivité électrique liée au potassium, les chercheurs ont inhibé ce dernier en interrompant la balance électrique créée par le flux potassique et observé alors que les cellules étaient de nouveau capables de se contracter de façon autonome.
Les auteurs pensent maintenant à appliquer leurs découvertes à une approche thérapeutique chez l’homme visant à réguler les défauts d’entraînement cardiaque en redonnant à des cellules de malades la capacité de devenir des sortes de pacemakers biologiques.
Source: Nature 12 septembre 2002;419:133-4
PI
Descripteur MESH : Génétique , Pacemaker , Génie génétique , Cellules , Potassium , Transfert , Baltimore , Maryland , Rythme cardiaque , Conductivité électrique , Thérapeutique