Education, état psychologique et prise de drogues

Cette étude avait deux objectifs: évaluer d’une part s’il existait un lien entre les conditions sociales et économiques des adolescents américains et leur appétence vis à vis de certaines drogues (la réponse est oui pour certaines substances), et d’autre part d’estimer le poids des symptômes dépressifs dans cette relation.

Elizabeth Goodman et Bin Huang ont conduit cette enquête longitudinale auprès de 15112 adolescents et de leurs parents, avec qui ils ont évalué le statut socio-économique (SSE), l’utilisation de drogues (tabac, alcool, cannabis et cocaïne) ainsi que la santé mentale des adolescents.

La consommation de tabac et d’alcool a été trouvée inversement proportionnelle au niveau de SSE, alors que concernant le cannabis, la relation a été inversée (visible uniquement parmi les adolescents autres que ceux de race blanche).

S’agissant de la cocaïne, une faible relation existe entre le niveau d’éducation et sa consommation parmi les adolescents de race blanche non hispaniques.

Les syndromes dépressifs, lorsque s’ils sont entrés en compte dans les calculs statistiques, ont diminué les relations observées entre la consommation de tabac et le SSE (23% de diminution en moyenne pour une variation d’une unité de valeur de SSE) et celle entre la consommation de cocaïne et le niveau éducatif (baisse de 31%).

En conclusion, le statut socio-économique des adolescents est associé à la prise de drogues parmi les adolescents mais la nature de cette relation ne corrobore pas les indicateurs établissant le SSE.

Les symptômes dépressifs entrent en jeu dans la pondération de ces relations concernant le tabac et la cocaïne, mais selon les auteurs, des actions destinées à diminuer ces symptômes n’auraient pas d’impact fort sur les effets du SSE vis à vis de la consommation de drogues.

Source : Arch Pediatr Adolesc Med mai 2002;156:448-53

PI