Lamivudine et transmission verticale du VHB
Dans le dernier Lancet, des auteurs indiens décrivent le cas d'une transmission verticale du virus de l'hépatite B malgré un traitement prolongé et apparemment efficace par lamivudine.
Dans cet article, Kazim et al rappellent que la transmission périnatale du VHB n'est pas à sous-estimer dans les pays d'endémie. Il a été montré que ce risque pouvait être réduit par la prise prolongée de lamivudine pendant les dernières semaines de grossesses.
Ces auteurs décrivent le cas d'une patiente de 25 ans avec une hépatite chronique imputable au VHB. Cette patiente a donné naissance a un enfant 21 mois après l'initiation d'un traitement par lamivudine (150 mg/jour). Pendant toute la durée du traitement, l'ADN viral était indétectable.
Le nouveau-né a bénéficié d'une vaccination néonatale et d'un traitement par immunoglobulines. L'ADN du VHB était encore détectable chez l'enfant à neuf mois et l'analyse des séquences virales a confirmé la survenue d'une transmission verticale.
"Un traitement prolongé par lamivudine, qui a réduit les concentrations d'ADN du VHB au-dessous de la limite de détection, n'a pas évité la transmission du virus au fœtus", écrivent les auteurs. Cette transmission n'était visiblement pas liée à un génotype viral particulier, ce qui montre que même une virémie extrêmement basse peu suffire à la transmission.
Les auteurs ajoutent que ce cas est contraire à ce qui avait été observé pour trois autres grossesses où les parturientes avaient reçu de la lamivudine dès la 36° de grossesses : aucun cas de transmission durable n'avait été observé.
"Nos résultats indiquent que, malgré un traitement maternel optimal et une vaccination néonatale, la transmission périnatale reste possible", concluent les auteurs.
Source : Lancet 2002;359:1488-9
SR
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