Dyspepsie : préférer le test non invasif de détection de Helicobacter pylori

Un essai randomisé publié dans le BMJ indique que la recherche de H. pylori par un test non invasif est aussi sûre et efficace que l'endoscopie combinée au dépistage de cet agent pathogène. Le test non invasif devrait donc être préféré pour la prise en charge de ces dyspepsies qui concernaient des patients dont le risque de maladie ulcéreuse paraissait peu élevé.

Le principal objet de l'endoscopie dans les dyspepsies réside dans la recherche d'une pathologie ulcéreuse. D'un autre côté, le test non invasif de détection de H. pylori -test respiratoire à l'urée- permet de prédire le risque d'ulcère. Lorsqu'il est négatif, il a été montré que les pathologies ulcéreuses étaient extrêmement rares, rappellent McColl et al dans leur article qui paraît dans le BMJ du 27 avril.

L'étude présentée par ces auteurs impliquait 708 patients avec une dyspepsie et qui devaient bénéficier d'une endoscopie. Après tirage au sort, 356 sujets ont bénéficié du test respiratoire à l'urée et 352 d'une endoscopie et du test respiratoire à l'urée. Il faut souligner que les patients sélectionnés étaient âgés de moins de 55 ans, n'utilisaient pas d'AINS, n'avaient pas d'antécédents de chirurgie gastrique ni d'antécédents familiaux de cancer de gastro-oesophagien.

Les auteurs indiquent avoir suivi 586 patients pendant 12 mois. L'évolution clinique de la dyspepsie a été similaire dans les deux groupes et dans le sens d'une amélioration. Seulement 8 % de l'effectif du groupe test respiratoire a été examiné par la suite par endoscopie.

Globalement, les patients ont trouvé le test non invasif moins gênant et angoissant que l'endoscopie. De plus, la qualité des deux approches a été jugée de façon similaire selon les critères subjectifs émis par les patients : inquiétude sur une pathologie non découverte, qualité de vie, satisfaction globale.

"Pour ces raisons, le test non invasif de dépistage d'H. pylori semble devoir être l'investigation recommandée pour les patients avec une dyspepsie non compliquée", concluent les auteurs.

Source : BMJ 2002;324:999

SR