Hypertension artérielle : analyser le comportement des patients pour mieux les soigner
Plusieurs comportements caractérisent les personnes souffrant d'hypertension artérielle. Des chercheurs américains ont défini 4 groupes de malades qui présentent une attitude différente face à la prise en charge de leur maladie. L'hygiène de vie et le suivi du traitement varient énormément d'un groupe à l'autre. Les auteurs indiquent dans le dernier numéro d'Archives of Internal Medicine que les stratégies thérapeutiques doivent être modulées en fonction de ces différents types de comportements.
Un récent rapport d'une commission américaine (National Committee of Prevention, Detection, Evaluation, and Treatment of High Blood Pressure) a montré que le contrôle et le traitement de l'hypertension reste insuffisant aux USA. Cette inefficacité relative a conduit à une augmentation de la mortalité chez ces patients.
Définir un contrôle et une prise en charge plus efficace de l'hypertension nécessitaient la connaissance du comportement des malades face à leur affection. Une équipe américaine, dirigée par M. Weir (University of Maryland Hospital, Baltimore) s'est attachée à mieux définir l'attitude de ces patients en interrogeant 727 patients souffrant d'hypertension.
Ces personnes ont répondu à une série de questions concernant leur connaissance de la maladie et leur mode de vie (suivi du traitement, comportement alimentaire, prise d'alcool et de tabac).
L'équipe de M. Weir a ainsi caractérisé 4 groupes de patients (A, B, C et D).
Les patients du groupe A sont ceux qui prennent le plus soin de leur santé. Ils contrôlent leur hypertension par une médication régulière, suivent des régimes alimentaires appropriés et font de l'exercice. Ils consomment moins d'alcool et de tabac que les autres groupes. Leur santé est jugée excellente ou très bonne.
Le groupe B est composé en majorité de femmes. La prise en charge de leur maladie se résume à la prise assidue de médicaments. Ces patients fument dans 29 % des cas, prennent de l'alcool (104 fois par an) et pratiquent peu d'exercices physiques.
Les patients du groupe C sont ceux qui oublient le plus souvent de prendre leur traitement. Ils sont généralement obèses et éprouvent des difficultés à modifier leurs comportements. Cependant, leur consommation d'alcool et de cigarettes est la plus faible des 4 groupes.
Le groupe D est essentiellement composé d'hommes dont la moyenne d'âge est inférieure à celle des 3 autres groupes. Ce sont ceux qui redoutent le moins les conséquences d'une hypertension mal traitée. Ils suivent moins souvent un traitement médical et arrêtent ou changent de médication sans l'avis de leur médecin plus souvent (20 %). Ils consomment plus de cigarettes (40 %) et 29 % d'entre eux ne contrôlent pas leur régime alimentaire.
Les auteurs indiquent que les patients des groupes A et B sont en meilleure santé que ceux des groupes C et D.
Cette étude confirme que l'attitude et le comportement des malades restent très variables. Cependant, ces travaux démontrent que l'investissement personnel du patient dans la prise en charge globale de son affection influe considérablement sur son état de santé. L'analyse de ces comportements pourrait conduire à définir un nombre limité de stratégies "sur mesure" afin d'améliorer le traitement des personnes souffrant d'hypertension. Les auteurs concluent en précisant que les médecins doivent aider les patients à mieux comprendre la relation entre leur hygiène de vie et leur état médical afin de les amener à contrôler leur maladie par une médication et un mode de vie approprié.
Source : Archives of Internal Medicine, 28 février 2000 ; Vol. 160 : 481-90
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