Lentilles et kératites à Acanthamoeba: facteurs de risque au Royaume Uni
Les porteurs de verres de contact du sud de l’Angleterre ont neuf fois plus de risque de contracter des kératites à Acanthamoeba que ceux du nord, selon une enquête épidémiologique britannique publiée dans la revue British Journal of Ophtalmology. La faute à une eau du robinet dure serait une des explications.
Les kératites à Acanthamoeba (KA), une amibe libre, sont relativement rares mais sévères, pouvant conduire à la cécité.
L’incidence des KA étant étroitement liée aux porteurs de lentilles de contact (LC) et celles-ci ayant beaucoup évolué avec l’apparition des jetables notamment, Cherry Radford (Londres, GB) et ses collaborateurs ont voulu définir les facteurs de risques de KA et leur incidence sur deux années en fonction de la répartition géographique des personnes et de la qualité de l’eau du robinet qu’elles consommaient.
Les auteurs ont compilé les données du réseau de surveillance ophtalmologique durant 1999 et 2000 et ils se sont procurés les informations relatives à la dureté de l’eau auprès de 27 compagnies des eaux de l’Angleterre et du Pays de Galles.
Les résultats ont d’abord montré que 88% des nouvelles infections oculaires étaient contractées par des porteurs de lentilles, ces taux étant plus élevés que ceux des autres pays selon les auteurs.
Une différence marquée entre les régions a été observée, puisque les porteurs de lentilles des régions du sud de l’Angleterre ont eu un facteur de risque supérieur à neuf par rapport à ceux du sud (IC95%=2,2-38,9, p<0,0001).
Les porteurs de lentilles souples jetables hebdomadaires ou mensuelles ont montré le plus de risque et parmi ceux étant porteurs de lentilles souples qui ont été infectés, plus de 90% soit avaient nagé avec, soit les avaient mal désinfectées.
Les personnes vivant dans des régions avec une eau du robinet dure, ont eu trois fois plus de risque de développer une infection oculaire.
Les auteurs préconisent d’éviter le contact des lentilles avec l’eau du robinet (douche ou lavage des lentilles) et pour cela ils pensent qu’il faut passer par un travail éducatif hygiénique vis à vis des utilisateurs et des prescripteurs médicaux.
Source : Br J Ophtalmol avril 2002;86:536-42
PI
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