Le PSA pourrait freiner la croissance tumorale en inhibant l'angiogénèse
Le PSA, antigène couramment utilisé comme marqueur dans le dépistage du cancer de la prostate, possède une activité anti-angiogénique. Il pourrait ainsi contribuer à freiner la croissance tumorale.
“C’est la première fois que l’on montre que le PSA peut agir comme une protéine endogène ayant une activité antiangiogénique. Ceci pourrait en partie expliquer la croissance naturellement lente du cancer prostatique”, soulignent les auteurs d’une étude parue dans le dernier numéro du Journal of The National Cancer Institute.
Si elle était vérifiée, la thèse soutenue par ces chercheurs remettrait évidemment en question les diverses stratégies proposées pour inhiber l’expression du PSA dans le traitement du cancer de la prostate.
Malgré son nom, le PSA (prostate-specific antigen) est pas spécifique de la prostate. Cet antigène est également détecté dans les cancers du sein, du poumon et de l’utérus. Une étude avait montré que des femmes atteintes de cancer du sein ayant un taux élevé de PSA avaient un meilleur pronostic que celles qui avaient de taux bas de PSA.
Ces données ont incité l'équipe de John Holaday à EntreMed Inc. (Rockeville, Maryland) à tester l’hypothèse selon laquelle le PSA pourrait avoir des propriétés antiangiogéniques.
Ces chercheurs ont évalué in vitro les effets du PSA sur la prolifération, la migration et le pouvoir invasif de cellules endothéliales, autrement dit sur des étapes clés de l’angiogénèse, phénomène par lequel la tumeur crée ses propres vaisseaux sanguins nourriciers.
Des concentrations de PSA de 0,3 à 5 µM ont significativement réduit la prolifération, la migration et le pouvoir invasif des cellules endothéliales. De plus, le PSA a inhibé les réponses des cellules endothéliales vis-à-vis des deux agents stimulateurs de l’angiogénèse, le Fibroblast Growth Factor (FGF-2) et le Vascular Endothelial Growth Factor (VEGF). En revanche, le PSA n'a pas d'effet inhibiteur sur les cellules de mélanome de souris, ni sur les cellules prostatiques humaines cancéreuses.
En revanche, le PSA n'a pas d'effet inhibiteur direct sur les cellules de mélanome de souris, ni sur les cellules prostatiques humaines cancéreuses.
Injecté quotidiennement pendant 11 jours consécutifs à des souris porteuses de métastases de mélanome, le PSA humain purifié a entraîné une réduction de près de 40% du nombre de nodules pulmonaires tumoraux chez ces rongeurs par rapport aux animaux contrôles recevant une solution saline.
Le Dr Anne Fortier et ses collègues concluent que l’administration exogène de PSA pourrait avoir un effet bénéfique sur le plan thérapeutique dans des cancers dont la croissance dépend largement de l’angiogénèse. La société EntreMed envisage de produire un PSA humain recombinant afin d'en étudier les propriétés pharmacologiques et biologiques.
Source : Journal of The National Cancer Institute, Vol. 91, N°19, 6 octobre 1999
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