Thérapies hormonales substitutives: certaines augmentent le risque de cancer épithélial de l’ovaire

Une étude réalisée dans la population suédoise, montre que l’utilisation, dans une thérapie hormonale substitutive (THS), à la fois d’estrogènes (TES) et d’estrogènes combinés à un progestatif de manière intermittente (THSpi), constitue un facteur de risque de cancer ovarien, alors que l’association d’une TES avec une TES associée à un progestatif de manière continue (THSpc), n’augmente pas ce risque.

Selon Tomas Riman et al (Karolinska Institute, Stockholm, Suède), les enquêtes épidémiologiques réalisées sur les THS et les risques de cancers ne regardent pas assez en détail la nature des hormones prescrites et notamment si les estrogènes sont donnés seuls ou en association avec des progestatifs, connus pour réduire les risques de cancers de l’endomètre.

Les auteurs, dans cette étude, ont répertorié entre 1993 et 1995, 655 patientes diagnostiquées pour un cancer épithélial de l’ovaire (CEO) et 3899 femmes contrôle, toutes âgées entre 50 et 74 ans. Les données de cette étude cas/contrôle sur l’utilisation d’une THS ont été enregistrées d’après des questionnaires.

Les risques de CEO ont été élevés concernant les utilisatrices de THS comparées aux non utilisatrices soit de TES (OR=1,43, IC95%=1,02-2) soit de THSpi (OR=1,54, IC95%=1,15-2,05).

Le risque le plus élevé de CEO (tous types confondus) a été observé chez les utilisatrice de THS de plus de 10 ans. La THSpc n’a pas été associée à un risque de CEO (OR=1,02, IC95%=0,73-1,43).

En revanche, le risque a été augmenté pour la THSpi comparée à la THSpc (OR=1,78, IC95%=1,05-3,01).

En conclusion, les femmes prenant une TES et une THSpi (et non avec une THSpc) ont un risque de CEO augmenté. Les auteurs préconisent, «au cas ou leurs résultats étaient vérifiés, de prendre en considération ce risque, étant donnée la forte prévalence de THS et le pronostic faible du CEO».

Source : JNCI 3 avril 2002;94(7):497-504

PI