Cardiopathies ischémiques : les procédures invasives moins employées après 75 ans
Des cardiologues du Centre Médical de l'université Duke ont montré que le recours à des procédures invasives de recanalisation diminue avec l'âge des patients. Cet effet est particulièrement marqué après 75 ans et pose la question de l'utilisation de ces interventions dans le cadre d'une population vieillissante.
Le Dr Karen Alexander et ses confrères ont présenté deux posters sur ce sujet à l'occasion des 51° sessions scientifiques de l'American College of Cardiology.
"Avec le vieillissement de la population, nous voyons de plus en plus de personnes âgées avec des symptômes de cardiopathies, et ces patients reçoivent en sécurité des procédures invasives telles qu'un pontage aorto-coronaire ou une angioplastie", explique le Dr Alexander. "D'une manière intéressante, l'usage de ces procédures diminue de façon marquée à 75 ans. Nous ne savons ni pourquoi, ni si c'est positif ou négatif, mais la tendance est là, claire et forte".
Une réticence des médecins à programmer ces interventions sur les plus de 75 ans peut reposer justement sur leur âge avancé. Par ailleurs, la sous-représentation de cette tranche d'âge dans les essais cliniques est un frein certain à l'élaboration de recommandations applicables aux sujets âgés.
Selon une analyse de 15.000 patients dans 35 pays (essai SYMPHONY et Second SYMPHONY), les plus de 75 ans représentaient 11,3 % du groupe. Ces sujets étaient plus souvent des femmes, l'HTA et le diabète étaient plus fréquents ainsi que les antécédents d'IDM. Les cathétérismes cardiaques étaient moins fréquents (53 % vs 63 %), ainsi que les angioplasties (28 % vs 37 %). La fréquence des pontages aorto-coronaires était similaire dans les deux groupes (8 % vs 7 %).
"Cependant, quand on prend en compte tous ces facteurs, ainsi que leurs facteurs de risque, un voit encore un déclin lié à l'âge qui devient plus prononcé après 75 ans", ajoute Karen Alexander dans un communiqué de son université.
Une autre étude menée par Alexander sur 274 patients de plus de 75 ans et 604 plus jeunes semble indiquer que les préférences du patient n'expliquent pas totalement de déclin de ces procédures cardiaques invasives après 75 ans. Pour l'angioplastie, 70 % des plus de 75 ans étaient prêts à envisager cette procédure comme traitement, comparé à 86,9 % pour les patients plus jeunes. Pour le pontage aorto-coronaire et le cathétérisme cardiaque, ces chiffres étaient respectivement de 55,2 % vs 72,5 % et 82,6 % vs 91,4 %.
"Il n'y a pas d'ambiguïté sur le fait que le rétablissement du patient est en général moins bon avec l'âge", commente Karen Alexander. Toutefois, la question principale est de savoir s'ils iront mieux sans ces procédures.
"Nous voulons nous assurer que les patients qui pourraient éventuellement tirer bénéfice de ces procédures invasives ne sont pas exclus seulement sur la base de leur âge", conclut-elle.
Source : Duke University Medical Center
SR
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