Le simian virus 40 (SV40) est associé aux lymphomes non-Hodgkiniens

Deux articles publiés dans le Lancet du 9 mars impliquent de manière assez forte le SV40 dans les lymphomes non-Hodgkiniens (LNH). La première étude a retrouvé des séquences spécifiques du SV40 dans 42 % des LNH étudiés mais jamais chez des patients sans LNH ou avec d'autres types de cancers. Le deuxième article rapporte l'identification de séquences du SV40 dans 43 % des LNH étudiés.

Dans le premier article, Vilchez et al ont analysé les LNH de 76 patients VIH+ et 78 patients VIH- à la recherche de séquences de l'antigène T du SV40, un élément important du processus d'oncogénèse chez l'animal. La nature de ces séquences était déterminée par PCR, séquençage et Southern blotting.

Les auteurs ont ainsi retrouvé des séquences de l'antigène T de SV40 dans 64 des 154 (42%) LNH étudiés, avec une répartition indépendante du statut sérologique VIH.

Cette recherche de séquence a également été effectuée chez 186 sujets sans LNH mais a donné des résultats négatifs. Il en était de même pour 54 autres carcinomes du colon et du sein dépistés à la recherche de séquences de l'antigène T.

"Le SV40 est significativement associé à certains types de lymphomes non-Hodgkiniens", concluent les auteurs. Cet avis est partagé par Schivapurkar et al dans une deuxième publication du Lancet. En étudiant 68 LNH par PCR et Southern blotting, ces auteurs ont retrouvé des séquences de l'antigène T dans 29 cas, soit 43 % des échantillons étudiés. Ici encore, ces séquences étaient absentes chez des patients contrôles.

Dans un commentaire de ces deux publications, David Melkin (Université de Toronto) explique dans le Lancet que ces travaux "allongent la liste des cancers humains associés à l'infection par le SV40 en y incluant les lymphomes non-Hodgkiniens". Selon lui, les efforts devraient maintenant se concentrer sur le rôle de l'antigène T dans les processus moléculaires qui participent à la formation de ces cancers.

Source : Lancet 2002;359:812-3, 817-23,851-2SR