Un nouvel inhibiteur de la transcriptase inverse du VIH semble prometteur
Le TMC125 est un nouvel inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI) du VIH. Un essai ouvert de phase II a montré qu'il présente une activité antivirale significative chez des patients en échec avec des thérapies contenant un INNTI et porteurs de variants résistants aux INNTI.
Les résultats de cet essai ont été présentés lundi à la 9° Conférence sur les Rétrovirus et les Infections Opportunistes.
"Comme les résistances sont un des principales causes d'échec du traitement contre le VIH et un problème majeur pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA, ces données sont importantes", a déclaré le professeur Brian Gazzard (Chelsea and Westminster Hospital, Londres), un des auteurs de cette étude.
"Il y a des résistances croisées assez larges parmi les INNTI actuellement approuvés, ce qui peut rendre cette classe inefficace une fois que la résistance s'est développée", explique-t-il. A partir des données obtenues jusqu'à présent, le TMC 125 semble être assez différent des INNTI existants dans le fait qu'il continue à être actif en présence de virus résistant aux INNTI".
Le TMC125 est une diaminopyrimidine (DAPY) développée par le laboratoire Tibotec-Virco. Cet INNTI s'est montré efficace in vitro contre des souches sauvages de VIH-1 et aussi contre des variants porteurs de résistances aux INNTI habituels.
L'étude présentée portait sur un groupe de 16 patients infectés par le VIH-1 et en échec dans le cadre d'un traitement incluant l'éfavirenz ou la névirapine. Tous portaient des variants associés à une résistance aux INNTI dont 12 cas de résistances multiples; des mutations associées aux inhibiteurs nucléosidiques ont été retrouvées chez tous les patients ; aucune résistance associée à la protéase du VIH n'a été retrouvée sauf chez un patient. Les caractéristiques médianes des patients étaient les suivantes : âge = 38 ans, CD4 = 389 cellules/µl, ARN VIH61 = 10.753 copies/ml.
Les patients ont reçu pendant sept jours 900 mg de TMC125 qui se substituait à l'INNTI en échec.
Après sept jours de traitement, la réduction médiane de la charge virale était de 0,9 log10 par rapport à la valeur initiale. Pour 75 % des patients, la réduction était d'au moins 0,5 log10. Chez 44 % des patients, la réduction était supérieure à 1 log10.
Les auteurs ajoutent qu'il n'a pas été observé de relation entre la réponse et le génotype/phénotype déterminé. Il n'y a pas eu de cas de rebond de la charge virale ou de signes d'apparition de résistance au TMC125. Les diarrhées et céphalées (9 cas cumulés) étaient les plus fréquents parmi les 11 patients qui ont rapporté des effets indésirables de grade 1.
Source : Tibotec-Virco. 9th Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections, TMC125, A Next-Generation NNRTI, Demonstrates High Potency After 7 Days Therapy in Treatment-Experienced HIV-1-Infected Individuals with Phenotypic NNRTI Resistance, B. Gazzard et al, Abstract.
SR
Descripteur MESH : VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Patients , Charge virale , ARN , Céphalées , In vitro , Infections opportunistes , Londres , Névirapine , Personnes , Virus