L'accès aux premiers soins réduit la mortalité des patients infectés par le VIH
Un accès aux soins facilité et la trithérapie ont fortement contribué à la diminution du nombre de décès de patients infectés par le VIH à Chicago. Ceci a permis de réduire encore plus la mortalité chez les patients marginalisés et de limiter certains déséquilibres entre les différentes catégories de malades infectés par le VIH.
Entre 1995 et 1996 le déclin de la mortalité liée à l'infection par HIV était de 19 % à Chicago. Cependant ce déclin restait très limité voire nul chez les femmes, les afro-américains, les hispano-américains, les toxicomanes et chez les personnes de 20 à 29 ans ou de plus de 50 ans. Par contre, entre 1995 et 1997, cette même mortalité a chuté de 61 % et a touché toutes les catégories de la population d'une manière équivalente. Si des différences persistent entre les groupes marginalisés et le reste de la population, elles restent largement inférieures à celles rencontrées entre 1995 et 1996. Selon S. Whitman, co-auteur de cette analyse parue dans Archives of Internal medicine, l'accès aux soins et le suivi médical sont les premières causes de la baisse de la mortalité chez les personnes jusqu'alors marginalisées. Cette hypothèse confirme des résultats antérieurs qui indiquaient que la mortalité due au VIH est comparable dans toutes les catégories de la population, à partir du moment où l'accès aux soins et aux traitements est rendu possible. Cependant, on note que la mortalité des femmes infectées par le VIH est supérieure à celle des hommes. Il faut souligner à ce sujet qu'environ 20 % des décès de patientes infectées ne sont pas directement liés au VIH mais ont pour cause des maladies chroniques du foie, une dépendance à la drogue, la violence domestique et le suicide. La diminution de la mortalité chez les consommateurs de drogues dures entre 1995 et 1997 s'explique par la mise en place, à cette période, de campagnes de distribution de seringues et par un programme de prévention au contact direct de cette population. Les personnes qui nécessitent un traitement médical complexe et un soutien psychologique sont généralement celles qui n'accèdent pas aux premiers soins. Ainsi, une meilleure formation du personnel médical faciliterait la prise en charge des toxicomanes par exemple. Les auteurs de cette enquête précisent qu'aucune information sur les comportements des patients n'a été recueillie. De plus, seulement 90 % des décès relatifs à l'infection ont été inclus dans cette étude. S. Whitman rapelle que des recherches complémentaires permettraient de mieux comprendre les raisons du déclin de la mortalité liée au HIV. Source : Archives of Internal Medecine, 14 Février 2000, Vol.160, 365-369
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