Cancer du sein : les traitements antihypertenseurs hors de cause
Les traitements antihypertenseurs (inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, béta-bloquants et inhibiteurs calciques) ne modifient pas les risques de cancer du sein. Ce résultat provient d'une enquête épidémiologique publiée dans la dernière parution de Archives of Internal Medicine.
Selon plusieurs auteurs, ces traitements semblent modifier les risques de cancer mais ces conclusions restent ambigües du fait de résultats contradictoires. Des travaux récents ont suggéré que l'utilisation d'inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine diminuait les risques de cancer du sein. L'effet potentiellement carcinogène des inhibiteurs calciques est contrasté. En effet, plusieurs travaux ont présenté des résultats contraires : pas d'effet carcinogène ou augmentation des risques de cancers. C. Meier (Hopital Universitaire de Basel, Suisse) et ses collaborateurs ont étudié sur une large série de patientes l'effet de ces traitement antihypertensifs sur la survenue de cancer du sein. Ils ont ainsi analysé les dossiers médicaux de 3706 patientes ménopausées chez lesquelles un cancer du sein avait été diagnostiqué. Ces patientes, âgées de 50 ans ou plus, avaient suivi un traitement antihypertenseur (inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, béta-bloquants ou inhibiteurs calciques) pendant au moins 3 ans. Ces résultats ont été comparés à ceux d'un groupe témoin composé de 14155 femmes. Cette étude indique qu'aucun de ces traitements ne modifie significativement les risques de cancer du sein. De plus, les risques de cancer du sein sont indépendants de la durée du traitement. Parmi les patientes traitées pour hypertension seulement 5 suivaient une hormonothérapie substitutive (27 dans le groupe témoin). Bien que cet effectif soit très réduit, les scientifiques précisent que l'hormonothérapie substitutive associée à un traitement antihypertensif ne semble pas accroître les risques de cancer du sein. Les auteurs rapellent toutefois que certains paramètres n'ont pas été pris en compte. Des données telles que l'origine éthnique, le statut socio-économique, l'activité physique ou le régime alimentaire n'étaient pas enregistrées dans le dossier des patientes. En conclusion, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine ne semblent donc pas diminuer les risques de cancer du sein. De plus, les inhibiteurs calciques n'apparaîssent pas favoriser le développement de cancers du sein. Source : Archives of Internal Medicine, 14 Février, Vol.160, 349-353
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