Eau de consommation et santé
Hier avait lieu au salon international de l’eau, dans le cadre du 3ème salon de la qualité et de la protection de l’eau (Aqua-Expo), une conférence-débat traitant de la qualité de l’eau au robinet, ses aspects sanitaires et également du côté technique de l’acheminement de l’eau au consommateur. Les normes imposées par la France concernant la qualité de l’eau assurent une potabilité de celle-ci sans risque dans environ 80% des cas. Dans certaines circonstances où un risque pour le consommateur est possible, le recours aux eaux embouteillées peut s’avérer nécessaire et est préférable au traitement individuel par le consommateur de l’eau du robinet par des appareillages, même si ceux-ci sont fiables et de qualité reconnue.
L’eau au robinet (e.g. après compteur) est, selon le professeur Philippe Haertmann, en France, de bonne qualité physico-chimique et microbiologique (avec des normes qualitatives encore plus exigeantes que les normes européennes).
Mais le consommateur ne trouve pas toujours l’eau qui sort de son robinet à son goût (trop chlorée souvent, comme en ce moment en Ile de France avec une augmentation de sa concentration pour lutter contre une éventuelle contamination biologique de nature criminelle).
Dans un contexte d’exigence du goût et de propositions commerciales multipliées vantant les vertus de telle eau minérale, avec adjonction de sels minéraux, d’oligo-éléments ou autres saveurs arômatiseés, on voit notamment apparaître dans le commerce de nombreux appareils destinés à améliorer la qualité et le goût de l’eau du robinet (filtres, désalinisateurs, adoucisseurs, carafes filtrantes, osmoseurs).
Ces appareils sont certes fiables et efficaces selon le docteur Haertmann et monsieur Patrick Paris, ingénieur au centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB, Marne la vallée), mais ils nécessitent un entretien, pas toujours correctement réalisé par le consommateur (nettoyage des filtres, changement des résines, etc…) et pouvant conduire à des pollutions néfastes pour la santé.
Finalement donc, la quantité de personnes buvant l’eau du robinet est assez faible et même en baisse, malgré la qualité de l’eau en France, un des pays les plus surs en la matière.
Le risque de contamination chimique ou biologique de l’eau est assez limitée en France, grâce à une exigence normative stricte et un contrôle de la qualité drastique, qui impose des concentrations maximales acceptables (CMA) basées sur les effets toxiques dose-effet provoqués sur le nourrisson.
Par exemple, les molécules génotoxiques ne doivent pas entraîner, à raison de 2 litres d’eau consommés par jour pendant 70 ans, un risque supérieur à 1 cas par million, et ce pour chaque substance prise isolément.
Le professeur Haertmann reconnaît cependant que dans certaines régions, la pollution de l’eau existe (pesticides, engrais, etc…) (il estime que 80% du réseau d’eau potable en France est sûr) mais qu’il serait dangereux de traiter soi-même son eau de consommation, la technicité de la chose étant assez importante.
Il préconise donc le recours aux eaux de source (soumises aux mêmes normes de qualité que l’eau du robinet) ou alors aux eaux minérales mais en prenant soin de s’informer sur leur contenu en sels minéraux et oligo-éléments, ceux-ci n’étant soumis à aucune réglementation mais simplement à des recommandations de l’OMS.
Source : 3ème salon de la qualité et de la protection de l’eau 6-10 février 2002, palais des congrès, Paris.
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