La cure de thalassothérapie, une alternative au traitement de la fatigue chronique?
Le docteur Olivier Dubois, médecin thermal aux thermes de Saujon, en est lui convaincu. C’est dans le cadre du 20ème salon de la santé, du thermalisme et de la thalassothérapie, que se sont tenues hier une série de tables rondes autour du thème de l’eau et de la santé, regroupant médecins, professionnels de l’eau et journalistes. Sans pouvoir scientifiquement prouver un bénéfice réel net de la cure en thalassothérapie, il ressort des quelques études et de l’avis des curistes, qu’un séjour de trois semaines est profitable aux personnes souffrant d’asthénie, et que l’hydrothérapie peut constituer une alternative ou un complément aux autres thérapies anti-fatigue.
La fatigue, physique ou psychologique, comme l’a souligné le docteur Christine Mirabel-Saron, psychiatre et présidente le l’association française de thérapie comportementale et cognitive, est très ancienne et peut prendre différentes formes: troubles du sommeil liés à l’anxiété, fatigue due à des troubles alimentaires (régimes, dérèglements), insatisfaction du perfectionniste qui dépense une énergie considérable, dépression parce que le repos ne suffit pas à soulager la fatigue, etc…
Dans tous les cas, selon elle, la cure peut s’avérer être efficace car d’une part elle éloigne les personnes de tout ce qui leur est anxiogène (famille, travail,…) et d’autre part elle constitue une cassure dans les habitudes, alliée à une meilleure hygiène de vie (nourriture, sommeil) et surtout d’après la psychiatre, la cure permet aux personnes d’exercer «un recentrage sur eux-même», condition indispensable lorsque la vie fait qu’ils n’ont plus le temps de prendre soin d’eux-mêmes (emploi du temps surchargé, tracas de la vie quotidienne, stress de la vie moderne en général).
Le docteur Dubois a rappelé que dans un pays comme la France où «le premier anxiolytique est l’alcool» et dont ses ressortissants sont les champions du monde de la consommation d’anxiolytiques, la cure d’hydrothérapie constitue un type de soin physique et psychologique d’ordre préventif de l’état dépressif induit par l’épuisement consécutif à la fatigue.
Le médecin a précisé que c’est entre le 9ème et le 12ème jour de la cure que l’état de fatigue des curistes est le plus important (crise thermale) et que les résultats bénéfiques s’observent 3 semaines à un mois après.
L’éloignement, le rythme ralenti, l’encadrement psychologique et thérapeutique (les médecins n’excluent pas du tout, au contraire, une médication si nécessaire notamment pour les dépressifs), sont, selon lui, les facteurs du succès d’une cure thermale.
Si le docteur Dubois admet qu’il est difficile de quantifier les effets d’une thalassothérapie («il est plus facile de comparer l’efficacité de deux médicaments»), il témoigne d’enquêtes réalisées au téléphone auprès des thermalistes (selon une échelle d’Hamilton) dont il ressort selon lui que la cure bénéficie aux personnes qui la suivent.
D’autres études sont menées à son initiative (notamment sur la baisse de consommation des médicaments par les curistes), mais il souhaite une évaluation des cures thermales par une organisation indépendante et extérieure au monde de la thalassothérapie.
Source : Thermalies, 20ème salon de la santé, du Thermalisme et de la Thalassothérapie, 6-10 février 2002, Palais des Congrès, porte Maillot, Paris.
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