Mieux vaut arrêter de fumer avant une intervention chirurgicale
La réduction de la consommation de tabac ou son arrêt complet avant une intervention chirurgicale programmée permet de réduire significativement le risque de complications cardiovasculaires et de complications infectieuses liées à la plaie. Ceci est la conclusion d'une étude danoise qui fait l'objet d'une publication dans la revue médicale The Lancet datée du 12 janvier.
Il est aujourd'hui démontré que les fumeurs sont plus exposés que les non-fumeurs à des complications notamment cardio-pulmonaires après une opération chirurgicale. Des médecins de l'Hôpital Universitaire Bispebjerg de Copenhague ont étudié l'impact d'une réduction de la consommation de tabac auprès de 120 patients fumeurs qui devaient bénéficier d'une intervention chirurgicale programmée.
Les patients ont été séparés en deux groupes après tirage au sort. Le premier groupe participait à un programme destiné à réduire de 50 % ou à arrêter leur consommation de tabac (conseil, substituts nicotiniques). L'autre groupe constituait le groupe témoin.
Globalement, le Dr Ann Moller et ses collaborateurs rapportent que le taux de complications cardio-pulmonaires, rénales, neurologiques ou chirurgicales était plus faible dans le groupe "diminution/arrêt du tabac" (18 %) que dans le groupe contrôle (52 %).
Les différences les plus marquées ont été observées pour les complications liées à la plaie chirurgicale (5 % comparé 31 %), les complications cardiovasculaires (0 % comparé à 10 %) et les chirurgies secondaires (4 % comparé à 15 %). Par ailleurs, la durée médiane de l'hospitalisation était plus faible pour ceux qui avaient participé au programme de réduction du tabac : 11 jours contre 13 jours dans le groupe contrôle.
D'après Ann Moller : "Le tabagisme est un facteur de risque pour les infections de la plaie et les complications cardiopulmonaires dans la plupart des interventions chirurgicales ; les fumeurs représentent une proportion considérable du nombre total de complications post-opératoires".
Tout en soulignant que la durée optimale de l'arrêt du tabac avant l'intervention reste à déterminer, elle estime que six semaines sont un minimum.
Source : Lancet 2002;359:114-7
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