Contraceptifs oraux et infarctus du myocarde : quelles relations ?
Différents travaux ont indiqué que la prise de contraceptifs oraux augmentait le risque d'infarctus du myocarde (IDM). Une nouvelle étude parue dans le NEJM a examiné la contribution des contraceptifs oraux de deuxième et troisième génération. Par rapport aux femmes qui ne sont pas sous contraceptifs oraux, celles qui prennent des contraceptifs de deuxième génération ont un risque d'IDM plus élevé. L'effet des contraceptifs oraux de troisième génération est plus contrasté.
Pour cette étude, Tabis et al. ont recruté 248 femmes (18-49 ans) avec un antécédent d'IDM entre 1990-95. Un groupe contrôle était composé de 925 femmes sans antécédent d'IDM. Le risque relatif d'IDM a été estimé par la mesure des "odds ratio" ou rapports de cotes.
Selon les résultats présentés, l'odds ratio d'IDM pour les femmes sous contraceptifs oraux (2° ou 3° génération) comparé à celles qui n'étaient pas sous contraceptifs oraux était de 2,0 (IC 95 % = 1,5-2,8).
Plus précisément, l'odds ratio ajusté était de 2,5 (1,5-4,1) pour les contraceptifs oraux de deuxième génération et de 1,3 (0,7-2,5) pour ceux de troisième génération.
Ces données indiquent donc que les pilules de troisième génération sont associées à un risque d'IDM plus faible que celles de deuxième génération. Au vu de l'intervalle de confiance (0,7-2,5), les contraceptifs oraux de troisième génération pourraient même ne pas modifier le risque. Ces résultats doievnt être tempérés par le fait que le risque absolu d'IDM reste faible.
Par ailleurs, l'étude du gène de la prothrombine a indiqué que la présence de mutations "prothrombotiques" ne modifiait pas le risque associé aux contraceptifs oraux.
Source : N Engl J Med 2001;345:1787-93.
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