Prévalence et causes des pertes du champ visuel chez les personnes âgées

Une large étude néerlandaise montre que la diminution du champ visuel chez les personnes âgées touche unilatéralement 1 personne sur 20 et que sa principale cause est le glaucome, tous âges confondus. D’autres causes cependant, qui sont en partie évitables, varient selon l’âge.

Le déclin de la vision avec l’âge est connu et concerne la majorité des personnes âgées. En dehors de l’acuité visuelle, la fonction de la vision dépend largement de la taille du champ visuel.

Parce que le rétrécissement du champ visuel est un problème majeur chez les personnes âgées, que ce soit en terme de fonction visuelle ou en terme de qualité de vie en général, les auteurs de cette étude ont voulu accéder aux causes de la perte de champ visuel (PCV) pour déterminer si ce handicap pouvait être traité et prévenu dans certains cas.

Raan Ramrattan et al (Rotterdam, PB), ont étudié une cohorte de 6250 personnes âgées résidentes au sein d’une communauté. Ils ont mesuré la perte de champ visuel par deux méthodes.

La prévalence globale de PCV a été de 5,5%. Le glaucome a été la cause principale de la PCV dans tous les groupes d’âges. Avant 75 ans, d’autres maladies du nerf optique et l’AVC ont été aux rangs 2 et 3 des principales causes de PCV.

Après 75 ans, les seconde et troisième causes de la PCV ont été la dégénérescence maculaire liée à l’âge et les occlusions veineuses rétiniennes.

Après un ajustement de l’acuité visuelle, la PCV a été trouvée associée à une diminution du goût pour la lecture et la télévision, ainsi qu’à un risque accru de chute. Le risque de fracture de la hanche n’a pas été augmenté avec la PCV.

En conclusion, les auteurs observent une PCV unilatérale chez 5% des personnes âgées et une PCV bilatérale chez 2% d’entre elles. En dehors de l’acuité visuelle, la PCV est associée à une diminution de l’engouement pour la lecture et pour regarder la télévision, ainsi qu’à une baisse des activités quotidiennes, et enfin à des accidents causés par des chutes.

Source : Arch Ophtalmol 2001;119:1788-94.