Rapport remis à B. Kouchner sur les maladies virales hautement contagieuses

Ce matin était communiqué à la presse un rapport du haut comité de la santé publique (HCSP), remis par les professeurs Roué et Sambuc au ministre délégué à la santé Bernard Kouchner, le 12 décembre dernier. Ce rapport répond à une saisine du 17 mai 1999 des ministres B. Kouchner et M. Aubry, visant à évaluer les capacités de réaction et d’action de la France en cas d’épidémie de maladies virales hautement contagieuses comme les fièvres hémorragiques ou la grippe.

Ce rapport rappelle l’importance des maladies infectieuses émergentes (paludisme, hépatites, Sida, légionelloses) avec un accent mis sur les fièvres hémorragiques virales (FHV) susceptibles de provoquer des épidémies graves en raison de la quasi inexistence de traitements.

Le cas de la grippe est également évoqué de manière récurrente, les populations n’étant pas à l’abri, malgré toutes les mesures d’épidémiosurveillance en place, d’une pandémie par ‘cassure de virus’ (shift antigénique), dont, selon le docteur JC. Manuguerra, «la population ne serait pas protégée par la vaccination».

Les principales recommandations de ce rapport, dont le but avoué est l’anticipation des risques, sont une mise en place de coordination européenne et internationale du système d’alerte sanitaire, une création de sites pilotes en maladies infectieuses, voire des spécialisations médicales, une sécurisation des modes de transport des patients contagieux et une prise en charge dès la suspicion de cas ainsi que la mise en place de la sécurité et de l’information des populations.

Le rapport souligne les procédures à mettre en œuvre lors d’une alerte biologique : identification clinique, confirmation par les laboratoires référents, sécurité et isolement des personnes touchées.

Le professeur Roué a notamment insisté sur le rôle fondamental de l’institut national de veille sanitaire (INVS) dans cette épidémiovigilance et sur la nécessité de coordonner ses actions avec l’OMS. De même, une formation des professionnels de santé à des situations auxquelles ils ne sont pas préparés lui semble primordial.

Source : Ministère de la santé 18 décembre 2001, Paris