Cancer du rein métastatique : privilégier la néphrectomie avant le traitement par interféron
Un essai prospectif randomisé paru aujourd'hui dans le NEJM a montré que la néphrectomie combinée à une immunothérapie par interféron alpha-2b permettait d'allonger la survie par rapport à un traitement par interféron seulement. Le bénéfice reste faible.
L'objet de cet essai présenté par Flanigan et al. était de savoir de façon définitive si la néphrectomie pouvait affecter la survie des patients avec un cancer du rein métastatique.
Dans le premier bras de l'étude, 120 patients ont bénéficié d'une néphrectomie suivie d'une immunothérapie par interféron alpha-2b : la survie médiane était de 11,1 mois. Le deuxième bras de l'essai était composé de 121 patients qui avaient uniquement reçu un traitement par interféron. La survie médiane dans ce dernier groupe était de 8,1 mois. Il aussi faut noter qu'à un an, seulement 8 % de tous les patients étaient encore en vie.
Les différences en faveur du protocole associant néphrectomie et immunothérapie sont significatives mais faibles, surtout si l'on considère la survie à un an.
Les complications de la néphrectomie ont été peu fréquentes, observent les investigateurs. Un décès et cinq complications opératoires graves ont été enregistrées.
Si l'on considère le très mauvais pronostic des cancers du rein métastatiques, les auteurs estiment que la néphrectomie suivie d'un traitement par interféron alpha-2b devrait devenir le traitement standard.
Cet avis est partagé par l'auteur d'un éditorial du journal qui commente cet essai. Les résultats présentés par Flanigan et al., combinés à ceux d'essais conduits en Europe, suggèrent que la combinaison néphrectomie/immunothérapie devrait être perçue comme le standard, du moins pour des patients soigneusement sélectionnés.
Source : N Engl J Med 2001;345:1655-9
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