Dépistage du cancer du sein par analyse des sécrétions de la glande mammaire
Des chercheurs de l’université de Californie publient une étude dans la revue Journal of the National Cancer Institute sur une nouvelle technique d’aspiration des sécrétions intra canalaires de la glande mammaire en vue de diagnostiquer les cellules anormales en cytologie. Selon eux, les résultats montrent que les femmes présentant une cytologie anormale d’après ce test, ont un risque plus élevé de cancer du sein.
Une étude précédente, réalisée dans les années 70 par l’équipe de Margaret Wrensch à l’université de Californie, avait déjà montré que l’analyse des anormalités cellulaires dans les sécrétions des glandes mammaires était lié à un risque augmenté des cancers du sein, parmi un groupe initial de 4046 femmes.
Les chercheurs ont voulu étendre cette étude avec un second groupe de femmes suivies de 1972 à 1999, en utilisant une nouvelle technique d’aspiration des sécrétions intra canalaires de la glande mammaire, réalisée à l’aide d’une pompe appliquée sur le mamelon.
Les chercheurs ont collecté les sécrétions de 3627 femmes californiennes durant la période s’étendant de 1972 à 1991, et noté l’incidence de cancer du sein jusqu’à 1999.
Le calcul du risque relatif (RR) de cancer du sein a été effectué par une analyse de régression de type Cox, ajusté selon l’âge et l’année d’entrée dans l’étude. Les durées moyennes du suivi parmi le premier et le second groupe de femmes ont été de 21 et 9 années, respectivement.
L’incidence de cancer du sein a été de 7,8% parmi le premier groupe et de 3,5% parmi le second.
Le RR combiné des femmes des deux groupes diagnostiquées avec des cellules anormales dans leurs sécrétions a été de 2 (IC95%=1.3-3.3), comparé à celui des femmes n’ayant pas eu de prélèvement.
Les femmes diagnostiquées avec des cellules anormales ont été 60% plus nombreuses à développer un cancer du sein que les femmes avec des cellules normales dans leurs sécrétions.
Les auteurs concluent de leur étude qu’une cytologie anormale des sécrétions de la glande mammaire prélevées par aspiration, constitue un facteur de risque du cancer du sein, ce qui valide leur technique de prélèvement.
Source : J Nat Cancer Inst 5 décembre 2001;93(23):1791-8.
Descripteur MESH : Tumeurs du sein , Femmes , Cellules , Risque , Californie , Analyse de régression