Les IP ont permis de réduire de façon marquée la mortalité chez les enfants et adolescents infectés par le VIH-1
D'après une étude de cohorte sur plus de 1.000 enfants et adolescents américains, l'initiation d'un traitement antirétroviral contenant un inhibiteur de protéase (IP) permet de réduire de 67 % la mortalité.
Bien que les traitements antirétroviraux soient recommandés pour les adultes et les enfants infectés par le VIH-1, peu d'étude ont examiné les effets de ces traitements sur des cohortes importantes d'enfants et adolescents.
Dans le dernier New England Journal of Medicine, le Dr Gortmaker (Harvard School of Public Health, Boston) et ses confrères rapportent l'étude d'une cohorte de 1.028 enfants et adolescents (du nouveau-né jusqu'à 20 ans) infectés par le VIH-1 et suivis au moins depuis 1996 jusqu'en 1999.
En 1996, seulement 7 % de ces patients recevaient un traitement incluant un ou plusieurs inhibiteurs de protéase. Ils étaient 73 % en 1999. Il n'y avait pas de différence significative entre les différents groupes ethniques pour ce qui est du début du traitement incluant un IP.
Les chercheurs ont parallèlement observé une diminution de la mortalité qui est passée de 5,3 % en 1996 à 0,7 % en 1999. Cette réduction était significative dans les différents groupes définis selon l'âge, le sexe, le pourcentage de CD4 ou l'origine ethnique.
Après un ajustement des données en fonction des facteurs qui pourraient influencer l'analyse, le groupe mené par le Dr Gortmaker a montré que "l'initiation d'un traitement antirétroviral avec IP était indépendamment associée à une mortalité réduite (hazard ratio = 0,33 ; IC 95 % = 0,19-0,58; P<0,001)".
Ces résultats confirment les bénéfices (survie, croissance, fonction immunitaire) apportés par les IP chez les enfants et adolescents porteurs du VIH-1. Les auteurs soulignent néanmoins que les effets indésirables observés chez les adultes (hyperglycémie, dyslipidémies, perte minérale osseuse) peuvent concerner cette population. Par ailleurs, il faudra continuer à veiller à ce que tous les patients pédiatriques puissent accéder à ces traitements, notamment les plus défavorisés.
Ces bons résultats obtenus aux Etats-Unis ne doivent pas occulter la situation d'urgence des pays en développement, tiennent à rappeler Sullivan et Luzuriaga dans un éditorial qui accompagne ces travaux. Ces auteurs expliquent que chaque jour, la majorité des 1.700 nouvelles infections par le VIH chez les enfants surviennent dans les pays en développement. Les deux éditorialistes estiment qu'un traitement d'environ 5 $ par jour pourrait être développé. Il aurait un impact majeur sur la prévention et le traitement de l'infection par le VIH dans ces pays.
Source : N Engl J Med 2001;345:1522-8, 1568-9.
Descripteur MESH : Mortalité , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Infectiologie , Patients , Antirétroviraux , Boston , Croissance , Dyslipidémies , Éditorial , Groupes ethniques , Hyperglycémie , Infection , Population , Sexe , Survie