Evaluation de l’efficacité rapportée au coût de l’aspirine dans la prévention du cancer colorectal sporadique

Selon une étude américaine parue hier dans la revue Annals of Internal Medicine, l’aspirine ne serait pas un moyen de chimio prévention des cancers colorectaux. La prophylaxie par cette molécule, contrairement à ce qui a déjà été suggéré, ne peut remplacer, selon l’étude statistique réalisée, les méthodes actuelles de dépistage de cette maladie.

Quelques études sur l’animal ont montré que l’emploi de l’aspirine ou d’autres molécules anti-inflammatoires non stéroïdiennes avaient un effet anti tumoral sur le colon. D’autres études suggèrent que l’aspirine permet de diminuer les risques d’un cancer colorectal chez l’homme.

Afin d’évaluer le rapport coût/activité de l’aspirine dans le dépistage du cancer colorectal sporadique, les chercheurs de l’université de Californie et de l’université du Michigan (EU) ont développé un programme de simulation informatique basé sur l’histoire du cancer colorectal parmi la population générale américaine, ainsi que sur trois méthodes de dépistage recommandées et enfin sur le postulat que l’aspirine pouvait réduire de 30% la mortalité due à ce type de cancer.

En l’état actuel des choses et selon l’analyse des données, il apparaît que l’aspirine pris comme moyen prophylactique dans le cancer colorectal, augmente les dépenses de santé et diminue l’espérance de vie lorsqu’elle est prise en association avec des examens complémentaires de dépistage comme le test d’occlusion fécale qui provoque des complications.

«Alors que l’aspirine peut être bénéfique dans la prévention du cancer colorectal, elle ne devrait cependant pas remplacer les méthodes actuelles de dépistage», a dit Uri Ladabaum, professeur assistant de gastro-entérologie et auteur principale de l’étude.

«Les tests de dépistage actuels sont efficaces. Malheureusement, moins de la moitié des américains s’y soumettent», déplore Mark Fendrick, professeur associé de médecine et co-auteur de l’étude.

«Améliorer le dépistage devrait constituer le principal objectif national pour la prévention des décès dus aux cancers colorectaux», a-t-il conclu.

Source : Ann Intern Med. 2001;135:769-81.