Transmission interhumaine du virus de la grippe du poulet de Hong-Kong
Des chercheurs américains apportent pour la première fois la preuve épidémiologique que le virus aviaire Influenza A (H5N1) à l’origine en 1997, à Hong Kong, d’une épidémie de grippe a bel et bien été transmis à des membres de l’équipe soignante par des malades.
Cette étude, publiée par des chercheurs du Centre de contrôle des maladies d’Atlanta (CDC) dans le dernier numéro du Journal of Infectious Diseases, est importante dans la mesure où la question clé sur l’éventuel potentiel pandémique de ce virus aviaire H5N1 est évidemment lié à la possibilité qu’il puisse être transmis de personne à personne.
En 1997, on dénombra à Hong Kong 18 cas de grippe humaine au virus aviaire H5N1. Bien qu’aucune infection humaine au virus Influenza H5N1 n’ait été détectée depuis décembre 1997, les virus Influenza H5, parallèlement à des sous-types de virus A, continuent de circuler dans les populations d’oiseaux.
Selon le Dr Carolyn Buxton Bridges et ses collaborateurs des CDC, " la démonstration de la capacité des virus aviaires à infecter l’espèce humaine et de passer d’une personne à l’autre montre la nécessité, sur un plan de santé publique, d’une surveillance internationale pour le H5N1 et d’autres sous-types Influenza A chez les oiseaux domestiques et sauvages, mais également chez l’homme ".
Ces chercheurs ont mené une étude rétrospective de séroprévalence parmi 217 membres du personnel soignant exposés à au moins un patient infecté par le virus H5N1 et 309 sujets non exposés. Tous les sérums ont été testés par un test de micro-neutralisation spécifique de virus H5N1. Tous les résultats positifs ont été confirmés par un Western blot utilisant une protéine hémagglutinine recombinante.
Au total, 8 individus sur les 217 exposés (3,7 %) ont été trouvés positifs pour à la sérologie H5, contre 2 parmi les 309 employés non exposés (1 %), une différence significative (p=0,01).
Une séroconversion a été observée chez deux membres du personnel soignant parmi ceux qui avaient donné leur sang à deux reprises pour examen sérologique. Tous deux avaient travaillé à moins de deux mètres d’un patient infecté.
L’un d’eux a fait une infection asymptomatique. L’autre, qui avait physiquement proche de son patient et lui avait parlé face à face, a développé une infection respiratoire transitoire deux jours plus tard. Chez ce dernier, la culture du virus effectuée à J9-J10 est revenue négative, ce qui n’est pas étonnant sachant que l’excrétion du virus dure en général moins de 7 jours.
Source : The Journal of Infectious Diseases, 2000; 181: 344-8.
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