Le genistein du Soja et le cancer du sein hormono-dépendant

Une étude américaine publiée dans le numéro de novembre de la revue Journal of Nutrition revient sur les effets des isoflavones du soja dans les risques de cancer du sein. William Helferich et ses collaborateurs montrent que des tumeurs de cancer du sein dépendantes des oestrogènes implantées dans des souris se développent proportionnellement aux quantités de genistein absorbées.

Helferich avait déjà montré que le genistein, une isoflavone du soja apparentée aux oestrogènes, stimulait le développement des cellules cancéreuses du sein humaines MCF-7 in vivo et in vitro.

Le travail présenté ici a consisté pour ses auteurs à analyser l’effet dose-réponse du genistein, dans des doses physiologiques de régime à base de soja, chez des souris nude ovariectomisées sans thymus, implantées avec des cellules MCF-7.

Les résultats ont montré que le genistein à une concentration supérieure à 250 microgrammes/g augmentait la taille des tumeurs d’un facteur 8,4 par rapport au groupe contrôle pour une concentration de 250 microgrammes/g, d’un facteur 12 pour une concentration de 500 microgrammes/g et d’un facteur 20 pour une concentration de 1000 microgrammes/g.

L’expression de l’ARN de PS2, un marqueur de la prolifération cellulaire, a également augmenté en fonction des doses de genistein absorbées. La concentration plasmatique de genistein a été comprise entre 0.39 et 3.36 micromoles/L chez les souris nourries avec 125 et 1000 microgrammes/g de genistein, respectivement.

En conclusion, les auteurs disent qu’un régime alimentaire comprenant du genistein à des concentrations physiologiques, fournit des taux sanguins de genistein suffisants pour mimer les effets des oestrogènes comme le développement tumoral, la prolifération cellulaire et l’expression de PS2 chez des souris sans thymus.

« Nos résultats pré cliniques chez l’animal suggèrent qu’il faut prendre des précautions dans la prise d’isoflavones pour les femmes avec un cancer du sein, particulièrement si elles sont ménopausées », a commenté Helferich.

Source : Journal of Nutrition 2001;131:2957-62.