Personnalité, dopamine et maladie de Parkinson

Une étude finlandaise a tenté pour la première fois de trouver s’il existait un lien entre les types particuliers de personnalité rencontrés chez les parkinsoniens et le métabolisme dopaminergique dans le cerveau. Les chercheurs ont trouvé des corrélations entre certains traits de caractères et le niveau de reprise de la L-dopamine dans une région précise du cerveau.

Il a été remarqué depuis longtemps que les personnalités des individus atteints par la maladie de Parkinson étaient souvent caractéristiques de celle-ci et se traduisaient par un caractère introverti et inflexible allié à une curiosité diminuée.

Afin de tester l’hypothèse que ces traits de caractères avaient un lien avec le système dopaminergique des malades, Valtteri Kaasinen et ses collaborateurs de l’université de Turku en Finlande, ont examiné le profil de personnalité de 61 patients parkinsoniens non médicamentés et de 45 patients contrôles. Ils ont de plus étudié le métabolisme dopaminergique de 47 parkinsoniens à l’aide des techniques de tomographie à émission de positron et d’IRM.

Les résultats ont montré que le niveau de curiosité des parkinsoniens (évalué à l’aide de questionnaires) était diminué par rapport à celui des contrôles mais qu’il n’avait pas de lien avec le taux de recapture de la dopamine dans le cerveau.

En revanche, le niveau d’anxiété associée à l’état dépressif et à la peur de commettre des torts, a significativement augmenté chez les parkinsoniens et a été associé avec un taux de recapture de la dopamine au niveau du noyau caudé droit du cerveau.

Les auteurs de cette étude ne concluent pas à une dépendance de la personnalité du parkinsonien par la dopamine mais ils soulignent qu’il doit y avoir une corrélation entre les émotions négatives ressenties dans la maladie de Parkinson et la boucle de régulation rétroactive de la dopamine.

Les chercheurs concèdent que les recherches pour associer des traits de caractères spécifiques de la maladie à un schéma type de régulation de la dopamine doivent être approfondies.

Source : PNAS 2001;98(23):13272-7.