Le vaccin anti rotavirus Rotashield serait inoffensif pour les enfants
Une étude américaine, à la suite de la suspension du vaccin anti rotavirus Rotashield pour cause de possible relation avec des cas d’invaginations intestinales chez les enfants, a montré qu’il n’y avait pas eu de recrudescence notable de cas d’invaginations durant la période d’utilisation du vaccin.
Le vaccin anti rotavirus a été mis sur le marché aux Etats Unis en 1998. Un million et demi de doses ont été administrées pendant 9 mois et demi avant que le vaccin ne soit interdit. Durant cette période, le vaccin a été accusé de provoquer des invaginations chez les jeunes enfants.
Lone Simonsen et ses collaborateurs du National Institute of Health à Bethesda (EU) publient dans la revue The Lancet leurs observations faites sur les enfants admis à l’hôpital pour une invagination intestinale.
Les auteurs ont estimé à 28% la proportion d’enfants vaccinés (304347) durant la période de mise sur le marché du vaccin Rotashield (octobre 1998 à juin 1999). Ils ont examiné les dossiers des enfants de moins d’un an admis pour une invagination. Ils ont pris soin de réajuster les excès d’admissions durant cette période en réalisant des comparaisons avec la période allant d’octobre 1997 à juin 1998.
Le nombre d’admissions pour invagination parmi les enfants de moins d’un an durant la période de validité du vaccin a été inférieur de 4% par comparaison directe avec l’époque précédente (10 cas). Après réajustement, ce taux a été de 10% inférieur.
Parmi les enfants âgés de 45 à 210 jours, il y a eu une augmentation de cas d’invaginations de 1% (1 cas en plus) en comparaison directe et de 4% après réajustement.
Les auteurs concluent de cette étude qu’il n’existe pas de rapport entre les cas d’invaginations relatés et la période d’utilisation du vaccin.
« Toutefois, admettent les auteurs, la faille de notre étude est l’incapacité à relier directement chez un enfant la survenue d’invagination et sa vaccination », propos relayés par Andrew Hall, en commentaire de cette étude , qui atteste que « la faiblesse de cette étude est le manque de confirmation du diagnostic d’invagination ».
Source : The Lancet 2001;258:1224-9 et 1197.
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