Nouveau cas de résistance de Staphylococcus aureus à la vancomycine

Le bulletin épidémiologique hebdomadaire du Centre de contrôle des maladies d’Atlanta (CDC) rapporte le quatrième cas confirmé de Staphylococcus aureus de sensibilité diminuée à la vancomycine chez un patient américain.

On se souvient que c’est en 1996 qu’une souche clinique de S. aureus ayant une CMI à la vancomycine de 8 g/l avait été isolée au Japon. Depuis, de telles souches VISA (vancomycine-intermediate S. aureus) ayant une CMI comprise entre 8 et 16 g/l ont été décrites en Europe, en Asie et aux Etats-Unis.

Le cas rapporté dans le Morbitity Mortality Weekly Report (MMWR) remonte à avril 1999 et concerne une femme de 63 ans qui a développé une bactériémie à SARM dans un établissement de long séjour. Atteinte d’une insuffisance rénale terminale et sous hémodialyse, cette patiente avait notamment fait de multiples infections sur cathéter veineux centraux et reçu un traitement intermittent par vancomycine en juin 1998.

Treize jours après son admission dans un hôpital de l’Illinois et 25 jours après la mise en route d’un traitement initial par vancomycine, un S. aureus avec une CMI de 4 g/l a été isolé des hémocultures par la méthode automatisée Vitek. Les trois jours suivants, trois autres S. aureus ont été détectés avec une CMI de 8 g/l.

Ces isolats, dont les " empreintes génétiques " étaient identiques à l’électrophorèse en champ pulsé, étaient résistants à la pénicilline, l’oxacilline, la clindamycine, l’érythromycine, la ciprofloxacine et la rifampycine, mais gardaient une sensibilité pour le triméthoprime-sulfaméthoxazole, la tétracycline, la gentamycine et avaient une sensibilité intermédiaire au chloramphénicol.

Aucune autre souche VISA n’a été isolée d’autres sites chez cette patiente. Une végétation sur la valve mitrale avait été détectée à l’échocardiographie. Refusant une intervention chirurgicale, la malade est décédée d’une endocardite 10 jours après le premier isolement de VISA.

Aucun VISA n’a été retrouvé chez les 10 membres de la famille, les 171 membres du personnel soignant (dépistage d’un portage nasal) et tous les autres patients hospitalisés.

Les CDC indiquent à l’occasion de la publication de cas qu’il mène actuellement une vaste enquête épidémiologique sur l’infection confirmée à VISA et que son site Internet www.cdc.gov/ncidod/hip/vanco/vanco.htm renferme des informations utiles sur la confirmation bactériologique des souches VISA, ainsi que des recommandations en matière de thérapeutique et de contrôle de l’infection.

Source : MMWR, 7 janvier 2000, 48 (51) : 1165-7.