Une étude sur la transmission des souches de VIH résistantes dans les années à venir
A l'aide d'un modèle mathématique, des chercheurs de l'Université de Californie à Los Angeles ont étudié l'évolution de l'épidémie des souches de VIH porteuses d'une résistance aux médicaments. D'après leur estimation, la prévalence des cas de résistance est élevée et devrait augmenter. Selon eux, les nouveaux cas de résistance seront dus principalement à une conversion des souches sensibles et non à une transmission des souches résistantes.
En se basant sur sa simulation, le Dr Sally Blower (professeur de biomathématiques à l'Université de Californie, Los Angeles) souligne que "La bonne nouvelle est que la transmission des souches de VIH pharmacorésistantes ne deviendra pas un problème de santé publique majeur". Selon elle, "La mauvaise nouvelle est que la prévalence des pharmacorésistances est déjà élevée et qu'elle continuera à augmenter de façon substantielle".
Le Dr Blower et ses confrères ont construit leur modèle afin d'analyser les cas de résistance à San Francisco entre les années 1996 et 2001 et afin de prédire l'évolution des nouveaux cas de 2001 à 2005. L'équipe a modélisé l'évolution de 1.000 souches de VIH pharmacorésistantes. Leur travail vient de faire l'objet d'une publication dans le numéro de Nature Medicine du mois de septembre.
Leur estimation indique que la prévalence des cas de résistance était de 3 % à San Francisco en 1997 et elle devrait atteindre 42 % en 2005 selon leurs calculs.
L'élément marquant de cette étude réside dans l'analyse des nouveaux cas de résistance. Leurs calculs montrent que la transmission des souches résistantes est actuellement relativement faible et qu'elle devrait le rester. L'équipe de Blower estime à 8 % de nombre de nouveaux cas de résistance en 2000 dus à la transmission d'une souche résistante
Au contraire, la conversion des souches sensibles en souches résistantes serait principalement responsable des nouveaux cas dans les années à venir.
"Dans le futur, la grande majorité des nouvelles infections sera encore sensible aux traitements", commente Blower. "Nous estimons qu'en 2005, seulement 16 % des nouvelles infections seront résistantes".
Les auteurs soulignent toutefois le caractère prédictif et donc partiellement aléatoire de leur simulation. A ce sujet, on peut rappeler le titre de leur publication : "Predicting the unpredictable : Transmission of drug-resistant HIV".
Source : Nature Medicine september 2001;7(9):1016-1020.
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