Un génotype particulier pourrait affecter l'efficacité de certains traitements antirétroviraux
Des scientifiques ont étudié les différences d'expression de la P-glycoprotéine dans plusieurs groupes ethniques. Cette protéine est un transporteur qui permet d'expulser des substances toxiques hors des cellules. L'expression de la P-glycoprotéine dans l'intestin est plus importante dans certains groupes ethniques, ce qui suggère que des substrats de la P-glycoprotéine, tels les inhibiteurs de protéase, auraient plus de mal à exercer leur action chez ces sujets.
Les résultats de cette étude sont parus dans l'édition du Lancet du 4 août 2001. Elke Schaeffeler et des collaborateurs allemands et ghanéens ont étudié le génotype du gène MDR1 qui code la P-glycoprotéine. Ces auteurs rappellent dans leur article que le polymorphisme C3435T est lié à des différences de concentration de P-glycoprotéine dans les cellules épithéliales de l'intestin et dans certaines cellules lymphoïdes.
En effet, la concentration en P-glycoprotéine est plus élevée chez les personnes porteuses du génotype C/C que chez celles avec le génotype T/T.
L'équipe de Schaeffeler a donc étudié la répartition de ces deux génotypes chez des personnes originaires d'Afrique de l'Ouest, des Afro-américains, des individus de type caucasien et chez des japonais.
Le génotype C/C est plus fréquent chez les personnes d'Afrique de l'Ouest et chez les Afro-américains que chez les personnes de type caucasien. Sa fréquence est de 83 % (Afrique de l'Ouest), 61 % (Afro-américains) et de 26 % chez les individus de type caucasien.
La concentration en P-glycoprotéine dans les cellules de l'épithélium intestinal détermine la qualité de l'absorption des substrats de la P-glycoprotéine dont les inhibiteurs de la protéase du VIH-1 font partie. En d'autres termes, il se pourrait donc que la concentration plasmatique de ces inhibiteurs soit plus faible chez les porteurs du génotype C/C (fréquent chez les Africains) que dans les populations où ce génotype est moins fréquent (population blanche).
Il est encore trop tôt pour savoir si c'est réellement le cas. Seule une étude des concentrations plasmatiques de ces inhibiteurs en fonction de ces différents génotypes permettra de trancher.
Source : Lancet 2001;358:383-84
Descripteur MESH : Génotype , Génétique , Virologie , Groupes ethniques , Cellules , Toxiques , Personnes , Afrique , Absorption , Cellules épithéliales , Édition , Épithélium , Population , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine