Chirurgie du cancer du poumon aux USA : des différences selon le volume des hôpitaux
Aux Etats-Unis, les chances de survie après une opération pour un cancer du poumon sont meilleures si l'intervention est pratiquée dans un hôpital habitué à ce type d'opération. D'après une nouvelle étude, les différences peuvent être importantes en fonction du volume des hôpitaux. Les auteurs de ce travail estiment que ce résultat pose la question de l'égalité des soins, notamment pour la chirurgie du cancer du poumon.
Cette étude est parue dans le New England Journal of Medicine du 19 juillet. "Notre étude suggère qu'il y a une différence significative dans la qualité des soins reçus par des patients qui bénéficient d'une résection pulmonaire pour un cancer du poumon", commente le premier auteur de cette étude, le Dr Peter Bach du Memorial Sloan-Kettering.
Les patients retenus étaient âgés de plus de 65 ans. Au total, 2.118 ont été opérés pour un cancer du poumon dans 76 hôpitaux. La survie des patients a été comparée en fonction du volume des hôpitaux, c'est à dire du nombre d'opérations de ce type (résection pulmonaire) réalisé par chaque centre hospitalier.
"Le volume des opérations à l'hôpital était positivement associé à la survie des patients (p<0.001)", écrivent les auteurs. Après l'opération, la survie à 5 ans était de 44 % pour ceux opérés dans les hôpitaux de plus grand volume, comparé à 33 % pour les hôpitaux avec le volume d'opération le plus faible.
Des différences en faveur des "grands hôpitaux" existaient également au niveau des complications post-opératoires (20 % contre 44 %) et de la mortalité à 30 jours (3 % contre 6 %).
"Puisque à peu près 1 patient sur 5 avec un diagnostic de cancer du poumon aura une résection pulmonaire, il est impératif d'identifier les raisons possibles de disparité", a indiqué le Dr Bach. "Malheureusement, la plupart des hôpitaux aux USA qui pratiquent cette opération sont de faible volume".
Sur les 76 hôpitaux de l'étude, 34 pratiquaient 1 à 8 résections pulmonaires par an, 14 en pratiquaient 9 à 14. Seulement deux en pratiquaient 67 à 100 chaque année.
"Cette étude confirme les données actuelles selon lesquelles la qualité des opérations en chirurgie du cancer est liée à l'expérience de l'hôpital", a ajouté Colin Begg qui a participé à cette étude.
Source : N Engl J Med 2001:345;181-8
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