La qualité du lieu de résidence serait liée au risque coronarien
Dans une étude menée sur plus de 13.000 participants, des auteurs américains ont montré que vivre dans un quartier désavantagé augmente le risque de maladie coronarienne. Ce lien était indépendant des autres facteurs de risque : risque coronariens, revenus, profession, niveau d'études.
Cette étude fait l'objet d'une parution dans l'édition du New England Journal of Medicine datée du 12 juillet. Le Dr Diez Roux (Columbia Presbyterian Center) a dirigé cette étude.
"C'est une étude importante parce qu'elle confirme ce que certains avaient suspecté – que le lieu où vous vivez peut jouer un rôle dans le risque de maladie cardiovasculaire – ", a déclaré le Dr Chambless (Université de Caroline du Nord) qui a contribué à ce travail. "Cela ne nous dit pas nécessairement pourquoi, mais suggère qu'une autre façon de prévenir les maladies cardiovasculaires pourrait se faire au niveau du lieu de résidence".
Les participants à cette étude étaient âgés de 45 à 64 ans : 13.009 personnes ont été suivies pendant une durée médiane de 9,1 ans. Pour les quatre zones de résidence testées, un score rendant compte de l'état socio-économique du lieu a été calculé. Au cours du suivi, 615 accidents coronariens ont été enregistrés.
"Vivre dans les quartiers les plus désavantagés, comparé aux quartiers les plus 'avantageux', était associé à un risque 70 % à 90 % plus élevé de maladie coronarienne dans la population blanche et 30 % à 50 % plus élevé dans la population noire", écrivent les auteurs. Pour cette évaluation, les chercheurs ont tenu compte du revenu des personnes, de leur catégorie socioprofessionnelle et de leur niveau d'étude.
Malgré cela, les différences persistaient, même lorsque étaient pris en compte des facteurs de risque coronariens : tabagisme, régime alimentaire, activité physique.
"Même après avoir tenu compte des revenus personnels, du niveau d'instruction et de la profession, nous avons trouvé que vivre dans un quartier désavantagé est associé à une augmentation de l'incidence de la maladie coronarienne", concluent les chercheurs.
D'après eux, on pourrait s'attaquer à ce problème en facilitant l'accès aux services de santé dans des zones précises. Des campagnes d'informations mieux ciblées sur le tabagisme, le surpoids et l'exercice physique seraient un plus.
Source : N Engl J Med 2001;345:99-106. Université de Caroline du Nord.
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