Accidents cardiovasculaires : pour une prévention secondaire plus active
La modification des facteurs de risque est un élément essentiel de la prise en charge des patients après un infarctus du myocarde (IDM) ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Une nouvelle étude américaine montre que les patients et les médecins doivent consentir à un effort encore plus soutenu pour améliorer la prise en charge de ces patients à haut risque.
Des médecins de l'Université de Buffalo ont étudié l'efficacité du contrôle des principaux facteurs de risque chez des patients avec un antécédent d'IDM ou d'un AVC. Menée par Qureshi et al, cette étude vient d'être publiée dans les Archives of Internal Medicine du 9 juillet.
Ce travail a été réalisé sur 1.252 participants de l'étude NHANES III (National Health and Nutrition Examination Survey). Cette étude avait été conduite entre 1988 et 1994 par les "Centers for Disease Control and Prevention (CDC)" afin d'estimer la prévalence des maladies chroniques aux Etats-Unis ; environ 40.000 personnes y avaient participé.
Les 1.252 participants retenus pour cette analyse avaient tous survécu à un IDM et/ou à un AVC avant l'étude NHANES.
Parmi les personnes où un diagnostic d'hypertension avait été posé avant l'étude NHANES III, l'hypertension n'était toujours pas contrôlée, au moment de l'étude, dans 53 % (388/738) des cas. De plus, une hypertension a été nouvellement diagnostiquée chez 11 % (138/1252) des sujets.
Pour les 405 patients avec une hypercholestérolémie avant l'étude NHANES, leurs taux de cholestérol étaient encore trop élevés pour 46 % d'entre eux (185/405).
Le contrôle de la glycémie n'était atteint que chez environ la moitié des diabétiques (148/289). Enfin, 18 % des personnes fumaient encore après leur IDM ou AVC.
D'après les auteurs, les personnes les plus susceptibles de ne pas atteindre les objectifs souhaités étaient celles de 46 à 65 ans, les afro américains et les femmes. Qureshi et al soulignent dans leur discussion la nécessité de programmes de prévention secondaire vraiment efficaces.
"Premièrement, les médecins devraient accélérer leurs efforts pour suivre et traiter les facteurs de risque cardiovasculaires chez les personnes qui survivent à un premier accident cardiovasculaire", commente Qureshi. "Deuxièmement, les patients doivent reconnaître qu'ils font face à un risque important de nouvel accident et qu'ils doivent assumer leur responsabilité pour réduire ce risque".
Source : Arch Intern Med 2001;161:1621-8. Université de Buffalo.
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