Pourquoi le paracétamol n’a pas d’effet anti-inflammatoire
Le paracétamol, à l’instar de l’ibuprofène par exemple, s’il possède comme lui une action analgésique et anti-pyrétique, n’a pas d’effet en revanche sur la réaction d’inflammation ni sur l’agrégation plaquettaire. Une équipe américaine montre que dans les conditions physiologiques, le paracétamol voit son action anti-inflammatoire inhibée par les hautes concentrations d’hydropéroxydes intracellulaires.
Le paracétamol n’a pas le même spectre d’action que les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou les inhibiteurs de prostaglandines, en ce sens qu’il ne réduit pas l’inflammation ni la coagulation, bien qu’étant un inhibiteur de la biosynthèse des prostaglandines.
Dans un système cellulaire vasculaire in vivo réalisé à partir de cordon ombilical humain, Olivier Boutaud et ses collaborateurs de l’université Vanderbilt (Nashville, Tennessee, EU), en dosant l’activité d’inhibition de la prostaglandine H synthétase (PGHS-2) par le paracétamol, ont observé que celle-ci était levée par le t-butyl hydropéroxyde ou par d’autres sortes d’hydropéroxydes, à des concentrations rencontrées dans les cellules de l’inflammation et les cellules endothéliales.
Cette spécificité d’action du paracétamol sur l’inhibition de la PGHS-2 selon les concentrations d’hydropéroxydes, explique en partie la sélectivité des effets du médicament par rapport aux autres, sur les processus d’inflammation et de coagulation.
Source : Proc Natl Acad Sci USA 14 mai 2002;99(10), publication en ligne DOI 10.1073/pnas.102588199
PI
Descripteur MESH : Inflammation , Cellules , Prostaglandines , Cellules endothéliales , Cordon ombilical , Tennessee