Don d'organe : quels facteurs influencent la décision ?
D'après une étude parue début juillet dans le Journal of American Medical Association, moins de la moitié des familles donnent leur consentement à un prélèvement d'organe lorsque l'état d'un proche le permet. Une meilleure information du public et un ajustement des méthodes de demande aux familles permettrait d'augmenter le nombre de dons.
Dans ce travail, Laura Siminoff et des collaborateurs de la Case Western Reserve University ont étudié les divers éléments qui influencent la décision des familles pour autoriser un prélèvement d'organe. Les données de près de 11.000 patients américains ont été analysées et correspondaient à des patients hospitalisés entre 1994 et 1999. Parmi eux, 420 étaient des donneurs potentiels et le prélèvement d'organe a été effectué dans 238 cas.
D'après les auteurs de cette étude, les familles confrontés à cette situation donnaient plus facilement leur accord lorsque le sujet avait été abordé d'une manière ou d'une autre avec la personne susceptible de donner un organe. "Il nous est apparu que ces discussions sont très, très importantes", a expliqué Siminoff.
Par ailleurs, le consentement était plus facile à obtenir par les familles lorsque le donneur potentiel était jeune, de sexe masculin et lorsque le décès du patient faisait suite à un accident.
Plusieurs questions retenaient également l'attention des familles. Certaines s'inquiétaient du coût financier du don, alors que celui-ci est gratuit. D'autres souhaitaient savoir si le prélèvement d'organe ne défigurait par le donneur ou s'il était possible de choisir les organes à prélever.
Un autre élément important était l'implication de l'équipe médicale dans le processus d'acceptation du prélèvement. Selon les éléments de l'étude, le sentiment du personnel médical sur le souhait de la famille ne correspondait pas toujours aux souhaits réellement exprimés par cette dernière. La mise en relation rapide du personnel médical et de la famille avec un personnel spécialisé rendrait l'agrément des familles plus facile à obtenir. Laura Siminoff et ses collaborateurs évoquent à ce titre le rôle important des organisations chargées de promouvoir le don d'organe et de le gérer dans le contexte médical.
Alors que moins de 50 % des familles des donneurs potentiels donnent leur accord au prélèvement, 20 % ne le donneront jamais pour diverses raisons. De meilleures campagnes d'informations et un meilleur accompagnement des familles durant ces évènements permettraient d'obtenir un consentement plus facilement, estime l'équipe de Laura Siminoff.
Source : Case Western Reserve University. Journal of American Medical Association, édition du 4 juillet 2001.
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