Infections virales et transplantations cardiaques
De nouveaux résultats indiquent que certains virus augmentent les risques de rejet et de coronaropathie après une transplantation cardiaque. Chez des patients pédiatriques, la détection d'un génome d'adénovirus dans le greffon serait associée à une très nette réduction de la survie du greffon. Ces résultats sont détaillés dans une publication du dernier NEJM.
Pour cette étude, Shirali et al ont procédé à une recherche de génome viral par PCR : 533 prélèvements provenant du greffon 149 transplantés cardiaques ont été analysés. Les sujets étaient âgés de un jour à 18 ans. Ces tests ont été réalisés à l'occasion des contrôles de routine.
Un génome viral a été amplifié par PCR dans 48 échantillons (8,7 %) analysés et provenaient de 34 patients (23 %). Les virus les plus fréquemment détectés étaient des adénovirus (30 fois) suivis d'entérovirus (9), de parvovirus (5), du cytomégalovirus (2), de l'herpes simplex virus (1) et du virus d'Epstein-Barr (1).
Au cours des trois mois après le test, un rejet ou une coronaropathie ont été observés chez 29 des 34 patients positifs à la PCR. Ces événements n'ont été observés que chez 39 des 115 patients avec des résultats négatifs. De plus, aucune perte du greffon n'a été observée dans ce groupe. Selon les résultats, ces pertes étaient 6,5 fois plus fréquentes lorsque la recherche du génome viral était positive. Ces événements seraient tous particulièrement liés à la présence d'un adénovirus, estiment les chercheurs.
"L'infection n'est pas là à la transplantation, n'était pas là après puis apparaît soudainement", détaille le Dr Towbin, un des auteurs de cette étude."Cela semble du à une infection des voies respiratoires supérieures". Dans la majorité des cas, ces infections sont apparues plus de deux ans après la transplantation, a expliqué le Dr Bowles (Bayor College of Medicine ) dans un communiqué.
Dans un éditorial du New England Journal of Medicine qui accompagne cette publication, le Dr Robin Avery (Cleveland Clinic Foundation) rappelle que la contribution des infections virales au problèmes rencontrés après la transplantation est un sujet largement débattu. "Beaucoup de travail complémentaire sera nécessaire afin de déterminer si cette association est réellement une relation de cause à effet, pour définir si c'est d'une importance clinique chez les adultes et pour déterminer si cet effet est spécifique de l'adénovirus ou reflète un mécanisme viral plus large", écrit-il dans son commentaire.
Source : N Engl J Med 2001;344:1498-03, 1545-7. communiqué du Bayor College of Medicine.
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