Efficacité de certains AINS dans l’inhibition du cancer colorectal
Une étude australienne parue dans la revue Gut montre qu’au niveau d’une tumeur colorectale induite sur un modèle animal, des anti-inflammatoires non-stéroïdiens à activité anti-cyclooxygénase 1 ou 2 inhibent la prolifération cellulaire et induisent l’apoptose.
Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) réduisent le risque de cancer colorectal de prés de 40-60 % mais le mécanisme d’action n’est pas connu. Des inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase 2 sont des molécules chimiopréventives potentielles idéales du fait de leur plus faible toxicité, comparé aux AINS standards. Aucune étude n’a comparé l’efficacité de ces médicaments à des doses cliniquement appropriées (significatives) sur un modèle tumoral.
Les auteurs ont évalué sur un modèle de tumeur colorectale de rongeur l’efficacité d’un panel d’AINS avec des activités diverses contre deux isoformes de cyclooxygénases à des doses anti-inflammatoires et ont exploré l’effet de ces substances sur l’apoptose et la prolifération.
Les tumeurs colorectales ont été induites chez des rats de 6 semaines par 5 doses hebdomadaires de 1,2-dimethylhydrazine. Les AINS testés furent l’indomethacine (2 mg/kg/jour), le meloxicame (0,6 mg/kg/jour), le celecoxibe (6 mg/kg/jour) et le sulindac sulphone (40 mg/kg/jour). Le sulindac a été testé à dose chimioprotectrice de 20 mg/kg/jour.
Après 23 semaines de traitement, les différents agents testés ont permis une réduction du nombre et du volume des tumeurs. Il y a eu une augmentation du phénomène d’apoptose au niveau des tumeurs et une réduction de la prolifération cellulaire.
Ces données suggèrent que l’effet chimiopréventif des AINS est indépendant de leur profil anti-cyclooxygénasique. Un mécanisme possible de leur action peut se faire par l’induction de l’apoptose et l’inhibition de la prolifération.
Source : Gut 2001 ; 48 : 660-666
Descripteur MESH : Prolifération cellulaire , Tumeurs , Sulindac , Risque , Tumeurs colorectales