Facteurs moléculaires prédictifs de la survie après une chimiothérapie adjuvante dans le cancer du colon
La présence de l’allèle 18q dans les cancers à stabilité microsatellite d’une part et une mutation dans le gène codant pour le récepteur de type II du TGF-β1 dans les cancers à forte instabilité microsatellite d’autre part sont des facteurs moléculaires pronostiques favorables pour la survie à 5 ans après une chimiothérapie adjuvante à base de fluorouracile dans le cancer du colon de stade III. Ce sont les résultats d’une étude américaine parue dans le New England Journal of Medicine.
La chimiothérapie adjuvante améliore la survie des patients dans le cancer du colon de stade III, mais aucun facteur pronostique moléculaire fiable n’a pu être identifié.
Le Dr T. Watanabe de la Johns Hopkins University School of Medicine à Baltimore et ses collaborateurs ont évalué divers marqueurs moléculaire (perte allélique au niveau des chromosomes 18q, 17p et 8p, instabilité microsatellite, taux cellulaires des protéines p53 et p21 WAF1/CIP1). Les auteurs ont analysé les tissus tumoraux provenant de 460 patients présentant un cancer du colon de stade III et de stade II à haut risque et qui ont été traités par chimiothérapie adjuvante (fluorouracile, leucovorine, levamisole) afin de déterminer la capacité de ces marqueurs à être prédictif de la survie.
D’après l’étude, la perte d’hétérozygotie au niveau du chromosome 18q était présente chez 49 % (155/319) des cancers . Des taux importants d’instabilité microsatellite a été retrouvée pour 21 % (62/298) des tumeurs et pour 61 % (38/62) de ces dernières, une mutation du gène codant pour le récepteur de type II du TGF-β1 fut détectée.
Parmi les patients présentant un cancer du colon de stade III avec une stabilité microsatellite, la survie globale à 5 ans après une chimiothérapie à base de fluorouracile était de 74 % pour les patients dont le cancer ne comportait pas de perte allélique au niveau du chromosome 18q et elle était de 50 % en cas de perte de l’allèle 18q (risque relatif de décès associé à une perte allélique 18q = 2,75 ; IC 95 % = 1,34-5,65 ; P = 0,006).
La survie à 5 ans parmi les patients dont le cancer présentait une importante instabilité microsatellite était de 74 % en présence d’une mutation du gène codant pour le récepteur de type II du TGF-β1 et elle était de 46 % en l’absence de cette mutation (risque relatif de décès =2,9 % ; IC 95 % = 1,14-7,35 ; P = 0,03).
Source : N Engl J Med 2001 ; 344 : 1196-1206
Descripteur MESH : Survie , Mutation , Fluorouracile , Patients , Risque , Baltimore , Chromosomes , Leucovorine , Protéines , Tissus , Tumeurs