Deux essais prometteurs sur un nouveau traitement de la leucémie myéloïde chronique
Le STI571 (Signal-transduction inhibitor-571 ou Glivec) est un inhibiteur de la protéine de fusion BCR-ABL, une tyrosine kinase qui provient de la formation du chromosome Philadelphie retrouvé dans la majorité des cas de leucémie myéloïde chronique. Cette molécule a donné de bons résultats dans le traitement de la leucémie myéloïde chronique bien qu'ils soient moins marquants dans la phase aiguë.
La protéine BCR-ABL est le résultat d'un réarrangement chromosomique : une translocation réciproque entre le chromosome 9 et 22. Ce chromosome 22 "transloqué" est également nommé chromosome Philadelphie.
Le gène codant BCR-ABL provient de la fusion d'une région du gène BCR et d'une portion du gène ABL normalement situés sur le chromosome 22 et sur le chromosome 9 respectivement. Cette protéine qui présente une activité tyrosine kinase dérégulée a un rôle déterminant dans la maladie. Elle est retrouvée dans la quasi-totalité des cas de leucémie myéloïde chronique (LMC) et dans 20 % des leucémies aiguës lymphoblastiques.
Deux articles dans le NEJM rapportent les résultats d'un inhibiteur de la BCR-ABL, le STI571, dans le traitement de la phase chronique ou aiguë de la LMC.
L'essai présenté par Druker et al portait sur 83 patients avec une LMC en phase chronique. Ils n'avaient pas répondu à un traitement par interféron. Les patients ont reçu une à quatorze doses de STI571 (25 à 1000mg/jour, voie orale).
Le traitement était bien toléré, les effets les plus courants étaient des nausées, myalgies, oedèmes et diarrhées. "Des réponses hématologiques complètes ont été observées chez 53 des 54 patients traités avec une dose quotidienne de 300 mg ou plus", précisent les auteurs.
Un autre article signé également par Druker et al rand compte de ce traitement à la phase aiguë (crise blastique) de la LMC et dans la leucémie aiguë lymphoblastique avec un fond chromosome Philadelphie. Les patients n'avaient pas répondu à la chimiothérapie standard ou étaient en récidive. Un réponse hématologique a été observée chez 55 % des cas de LMC à la phase aiguë et 70 % des cas de leucémie aiguë lymphoblastique. Sur les 20 patients avec une leucémie aiguë lymphoblastique, tous ont rechuté sauf un. Sept des 38 patients avec une LMC étaient en rémission jusqu'à un an après le traitement.
Source : NEJM 2001;344:1031-37, 1038-42.
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