Une complémentation en vitamine E ne semble pas avoir d'intérêt chez les adultes en bonne santé
Une complémentation en vitamine E ne modifie pas le profil de la péroxydation lipidique, marqueur utilisé pour rendre compte du stress oxydatif. Ceci est la conclusion d'une étude publiée cette semaine dans le JAMA. L'intérêt de cette complémentation est encore une fois remis en question.
Les données sur les bénéfices des antioxydants comme la vitamine E sont contradictoires, rappellent Meagher et al dans leur publication. Ces auteurs ont évalué l'effet d'une complémentation en vitamine E sur la péroxydation des acides gras. Cette modification des lipides est un indicateur du stress oxydatif qui semble lui-même être un facteur de morbidité.
Cet essai randomisé en double aveugle et contre placebo a été conduit auprès de 30 hommes et femmes âgés de 18 à 60 ans et en bonne santé. Les patients ont reçu un placebo ou de l'alpha-tocophérol (Vit E) à 200, 400, 800, 1200 ou 200 UI/jour pendant 8 semaines.
Trois marqueurs de la péroxydation lipidique ont été mesurés : le 4-hydroxynonénal (4-HNE) et deux F2-isoprostanes.
Les auteurs ont mesuré une augmentation dose-dépendante de la concentration en vitamine E durant l'étude. Néanmoins, ces augmentations n'ont entraîné aucun effet significatif sur les trois marqueurs retenus.
Les auteurs estiment que le régime alimentaire des sujets était suffisant pour satisfaire l'apport quotidien de vitamine E. Une complémentation n'apporte pas de bénéfice supplémentaire au moins en termes de péroxydation lipidique. "Nos résultats mettent en question le bénéfice potentiel d'une consommation de vitamine E par des individus en bonne santé", concluent les auteurs.
Source : JAMA 2001;285:1178-1182
Descripteur MESH : Vitamine E , Cardiologie , Stress oxydatif , Placebo , Santé , Acides , Acides gras , Antioxydants , Femmes , Hommes , Lipides , Morbidité , Patients , Régime alimentaire