Du nouveau dans la cryopréservation des ovocytes
La congélation d’ovocytes humains se révèle être une des techniques les plus difficiles à maîtriser en médecine reproductive avec seulement une trentaine de naissance depuis les premières tentatives de 1986. Mais des résultats publiés dans Human Reproduction pourraient améliorer significativement le taux de succès de la fertilisation de ces ovocytes congelés.
Le succès de la cryopréservation d’ovocytes humains dépend de facteurs morphologiques et biophysiques pouvant influencer la survie des ovocytes après la décongélation. Le Dr R. Fabbri de l’Université de Bologne et ses collaborateurs ont identifié les facteurs cruciaux du processus de congélation-décongélation qui contribuent au succès ou à l’échec de la technique. Les auteurs ont obtenu un taux de survie des ovocytes plus important. La fertilisation par le biais de la technique ICSI a atteint les 57 %, soit un cas de figure comparable à la fertilisation d’ovocytes « frais ». Un taux de segmentation élevé (91 %) a été obtenu le deuxième jour, ce qui est un indice de la viabilité potentielle de l’embryon, et la morphologie de l’embryon était satisfaisante.
La clé du succès à été d’augmenter le temps d’exposition des ovocytes aux cryoprotecteurs avant l’abaissement de la température (propanediol plus sucrose) et ce, en passant d’un temps d’exposition de 10 min à 15 min et de doubler la quantité normale de sucre (sucrose). Ceci a eu pour effet de faire passer le taux de survie des ovocytes de 34 % à 60 % (et même 82 %, quand on triple la concentration de sucrose).
La principale raison de la dégradation des ovocytes dans le processus de congélation est le fait d’une déshydratation inadaptée. Une exposition plus longue aux cryoprotecteurs signifie une déshydratation graduelle et plus complète. Cette congélation plus douce minimise la formation de cristaux de glace qui peuvent percer la membrane de l’ovocyte et le détruire.
Les auteurs ont de plus établi que la présence de cumulus oophorus (cellules folliculeuses entourant l’ovocyte, le protégeant et le nourrissant), l’un des facteurs que l’on croyait important dans le succès de la cryopréservation, n’a pas de réel effet sur le taux de survie après décongélation.
Source : Human Reproduction 2001 ; 16(3) : 411-416
Descripteur MESH : Ovocytes , Congélation , Médecine , Survie , Taux de survie , Cryoprotecteurs , Déshydratation , Temps , Cellules , Glace , Température