Grossesse : les vomissements du premier trimestre sont plus souvent associés à un foetus de sexe féminin
Les femmes enceintes qui vomissent au cours du premier trimestre de grossesse ont plus de chance d’avoir une fille qu’un garçon, rapportent des épidémiologistes de l’Institut Karolinska de Stockholm dans le Lancet.
Le Dr Johan Asking et ses collègues ont identifié, parmi toutes les naissances recensées en Suède entre 1987 et 1995, les femmes enceintes qui ont été hospitalisées du fait de vomissements. Au total, sur 1.027.213 naissances, 8.186 ont entraîné une admission à l’hôpital pour vomissements gravidiques, dont 5.926 ont eu lieu au cours du premier trimestre de grossesse.
Les chercheurs ont constaté que 51,4 % des bébés nés en Suède entre 1987 et 1995 avaient été des garçons et que 48,6 % avaient été des filles. En revanche, durant la même période, ils ont noté que les mères qui avaient eu des nausées et des vomissements pendant le premier trimestre de leur grossesse avaient donné naissance à 44,3 % de garçons et 55,7 % de filles.
Un écart de 7,1% dans le sex-ratio, en faveur d’une naissance d’un enfant de sexe féminin, a ainsi été enregistré par rapport au sex-ratio établi sur l’ensemble des naissances, une différence statistiquement hautement significative (p<0,000001). Les résultats étaient quasiment identiques que les femmes aient vomi durant la première ou seconde moitié du premier trimestre.
Aucune différence dans le sex-ratio n’a par contre été observée lorsque les chercheurs ont analysé le pourcentage de garçons et de filles parmi les enfants nés de mères qui avaient eu à souffrir de vomissements au cours du deuxième ou troisième mois de leur grossesse.
Les médecins suédois soulignent que leurs résultats font étrangement écho à ce qu’Hippocrate disait, il y a plus de 2.000 ans (Aphrorismes, section 5, n°42), à savoir que le fœtus de sexe féminin est responsable du visage pâle de leur mère, alors qu’une femme qui porte un enfant de sexe masculin a un visage qui respire plus la santé.
Il est établi depuis longtemps que les vomissements gravidiques sont associés à des concentrations importantes d’hCG, hormone chorionique gonadotrophique. Or, "dans les grossesses normales, un fœtus féminin est associé à des taux plus élevés d’hCG à la naissance qu’un fœtus masculin", rappellent les auteurs.
Notant qu’aucun autre facteur lié à la grossesse ne saurait expliquer l’importance de la différence observée, ils estiment que leurs " résultats sont compatibles avec les différences liées au sexe dans les concentrations hormonales ".
Ces résultats, obtenus sur un très vaste échantillon, ne peuvent évidemment être transposés à l’échelon individuel. Le Dr Askling souligne en effet dans un communiqué qu’utiliser le fait de vomir pour prédire le sexe de son enfant ne serait pas plus efficace que de deviner s’il s’agit d’un garçon ou d’une fille en jouant à pile ou face ?
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