Une adolescente sur cinq a des règles douloureuses
Une étude réalisée dans le département de l’Hérault sur une population de 4.203 adolescentes âgées de 14 à 18 ans - une masse critique qui permet d’extrapoler à la population générale française les conclusions de cette analyse régionale -, indique que la prévalence d’un syndrome douloureux paroxystique qui précède ou accompagne les règles est de 21%.
La dysménorrhée survient régulièrement (tous les cycles) pour 57 % des adolescentes, fréquemment (un cycle sur deux) dans 28 % des cas et occasionnellement dans 15 % des cas, rapportent dans les Annales de Pédiatrie le Dr Charles Sultan et ses collègues de l’unité d’endocrinologie et de gynécologie pédiatrique de l’Hôpital Arnaud de Villeneuve de Montpellier.
Cette étude, à laquelle des chercheurs du service d’hormonologie et de la reproduction de l’hôpital Lapeyronie (Montpellier) ont également participé, indique que l’association d’une dysménorrhée à un syndrome pré-menstruel (tension mammaire, troubles de l’humeur) est observée dans 26 % des cas. Des antécédents familiaux (mère, grand-mère, sœur) ont été retrouvés chez 39 % des adolescentes.
" L’absentéisme scolaire est important dans la mesure où 35 % des adolescentes dysménorrhéiques ont reconnu devoir manquer la classe le/les premiers jours de règles ", font remarquer les auteurs.
Un phénomène souvent vécu comme une fatalité
L’étude révèle également que les antalgiques sont utilisés dan 29 % des cas, les anti-inflammatoires dans 11 % des cas, les contraceptifs dans 4 % des cas, au même titre que l’homéopathie (4 %). " C’est dire que plus de la moitié des adolescentes considère la dysménorrhée comme un phénomène normal ou/vécu comme une fatalité ! ", commentent les médecins montpelliérains.
L’existence de différents psychologiques a été notée chez 24 % des adolescentes. Il s’agissait de problèmes scolaires, d’une tension avec la mère, à l’extrême d’un refus de féminité.
Cette étude a enfin permis de noter que 31 % des adolescentes présentent une dysménorrhée en même temps que l’installation des règles, 34 % un an après, et 20 % deux ans plus tard.
" Il est navrant de constater, au moment où des médications simples, efficaces enrichissent l’arsenal thérapeutique de la dysménorrhée, qu’un tiers seulement des adolescentes qui souffrent réellement pendant leurs règles en bénéficient. C’est dire combien une information des pédiatres, gynécologues ou généralistes serait nécessaire ", concluent les auteurs.
Source : Ann Pédiatr, 1999, 46, n°8, 518-25.
Descripteur MESH : Gynécologie , Population , Syndrome , Prévalence , Dysménorrhée , Contraceptifs , Féminité , Médecins , Pédiatrie , Reproduction , Temps , Thérapeutique