La radiographie n’est pas recommandée pour les douleurs lombaires

Les patients souffrant de douleurs lombaires et bénéficiant d’un examen radiographique rapportent des douleurs plus sérieuses et une détérioration globale plus importante de leur santé générale, comparé aux patients n’ayant pas reçu cet examen. Ces résultats parus dans le British Medical Journal ont d’importantes implications au niveau des recommandations sur la gestion des douleurs lombaires car beaucoup d’entre elles recommandent actuellement cet examen.

Le Dr D. Kendrick de l’University Park, à Nottingham et ses collaborateurs ont conduit une étude randomisée et contrôlée afin de tester l’hypothèse selon laquelle la radiographie du rachis lombaire de patients lombalgiques n’est pas associée à une amélioration de l’évolution clinique ou à la satisfaction des soins prodigués.

Les auteurs ont identifié 421 patients ayant consulté leur médecin généraliste pour des douleurs lombaires qui perduraient depuis une période médiane de 10 semaines. En plus des soins habituels, un certain nombre de patients ont bénéficié d’une radiographie du rachis lombaire.

L’étude montre qu’à 3 mois, les patients ayant bénéficié d’une radiographie ont rapporté plus de douleurs lombaires. De plus, ces derniers ont perçu leur santé générale comme s’empirant et ont rapporté un score plus élevé sur l’échelle de la douleur. Enfin, une proportion plus importante de ces patients ont consulté leur médecin dans les trois mois suivant l’examen radiographique.

La satisfaction concernant les soins prodigués était, à 9 mois, plus importante pour le groupe ayant reçu l’examen radiographique (mais pas à 3 mois). Globalement, 80 % des patients des deux groupes auraient choisi, aussi bien à 3 mois qu’à 9 mois, cet examen si on leur avait proposé.

Selon les auteurs, une explication possible relative à ces résultats est que l’examen radiographique encourage ou renforce la croyance du patient selon laquelle il ne va pas bien et ceci peut conduire à un nombre rapporté plus important de douleurs et à une activité physique plus limitée.

Les auteurs concluent que l’examen radiographique ne devrait pas être recommandé chez les patients souffrant de douleurs lombaires, en l’absence d’indicateurs d'une maladie grave de la colonne vertébrale.

Source : BMJ 2001 ; 322 : 400-405