Vaccin contre l'hépatite B et sclérose en plaques : pas d'association selon deux nouvelles études
Deux publications qui paraissent aujourd'hui dans le New England Journal of Medicine ont étudié le lien éventuel entre la vaccination contre l'hépatite B et l'apparition ou l'aggravation de la scléroses en plaques. L'étude européenne démontre que le vaccin n'accélère pas à court terme l'évolution d'une sclérose en plaques déjà diagnostiquée. L'étude américaine ne montre pas d'association entre la vaccination contre l'hépatite B et l'apparition de la sclérose en plaques.
Plusieurs cas de sclérose en plaques après une vaccination contre l'hépatite B ont soulevé quelques inquiétudes sur le profil de sécurité de ce vaccin. Toutefois, aucun lien de causalité n'a été clairement établi jusqu'à présent et ces deux nouvelles études semblent confirmer ces résultats.
L'étude présentée par Ascherio et al portait sur deux cohortes d'infirmières : La "Nurses' Health Study" (121.700 femmes suivies depuis 1976) et la "Nurses' Health Study II" (116.671 femmes suivies depuis 1989). Chaque cas de sclérose en plaque était comparé à cinq sujets contrôles. La vaccination était attestée par les certificats de vaccination.
192 cas de sclérose en plaques ont été retenus. En analyse multivariée, le risque relatif de sclérose en plaques associé à une exposition antérieure au vaccin (quel que soit le moment de la vaccination avant le diagnostic) était de 0,9 (IC 95 % = 0,5-1,6). Il était de 0,7 (0,3-1,8) si la vaccination avait eu lieu dans les deux ans qui précédaient le diagnostic de sclérose en plaques. Des résultats comparables ont été obtenus lors de l'analyse des cas de sclérose en plaques survenus après l'introduction du vaccin recombinant, ajoutent les auteurs. Le risque n'était pas modifié par le nombre de doses reçues.
Ces résultats indiquent qu'il n'y a pas de relation entre la vaccination contre l'hépatite B et le développement (l'apparition) de la sclérose en plaques dans une large population de femmes suivies durant de nombreuses années.
La publication de Confavreux et al concerne la relation entre différentes vaccinations et la progression d'une sclérose en plaques déjà diagnostiquée. Le groupe VACCIMUS (vaccines in multiple sclerosis) a utilisé les données de la banque de donnée européenne sur la sclérose en plaques. Les patients retenus (n = 643) avaient présenté une poussée précédée par une période de rémission d'un an. Le risque de poussée a été calculé en fonction de la date de vaccination avant la poussée : dans les deux mois précédents ou dans les 3 à 12 mois qui précédaient.
Quelle que soit la vaccination envisagée (tétanos, hépatite B, grippe...) le risque de poussée n'était pas plus élevé si la vaccination avait eu lieu dans les deux mois précédents, par rapport à une vaccination dans les 3-12 mois antérieurs (risque relatif = 0,71 ; IC 95 % = 0,40 –1,26). De plus, les résultats montrent que la vaccination contre le tétanos, l'hépatite B ou la grippe n'augmentait pas le risque de poussée. "Les vaccinations n'apparaissent pas augmenter le risque à court terme de poussée de sclérose en plaques", concluent les auteurs.
Dans un éditorial du journal, le Dr Bruce Gellin (Vanderbildt University School of Medicine) estime que ces résultats devraient rassurer les médecins et les personnes vaccinées.
Source : N Engl J Med 2001;344:319-26, 327-32, 372-73.
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