La pravastatine réduit le risque de diabète et d'accident vasculaire cérébral
Deux publications présentées dans le dernier numéro de Circulation apportent de nouvelles données sur les bénéfices de la pravastatine. La première indique que la pravastatine permet de réduire la fréquence d'apparition du diabète de type 2 chez les sujets avec une hypercholestérolémie. Dans la deuxième, la pravastatine est associée à une réduction du risque d'accident vasculaire cérébral chez des patients avec une maladie coronarienne.
"C'est important car c'est la première fois qu'il est montré qu'un traitement avec une statine à un impact sur le développement du diabète", explique le Dr Allan Gaw, auteur référent de la première étude. Selon leurs résultats, la pravastatine réduit de 30 % le risque de devenir diabétique.
Son équipe a analysé les données de l'étude WOSCOPS (West of Scotland Coronary Prevention Study). Cette étude était destinée à évaluer l'effet de la pravastatine dans la réduction des événements coronariens chez des sujets avec une hypercholestérolémie.
Le diabète de type 2 était défini par un taux de glucose > 7,0 mmol/L. Sur les 5.974 hommes (45-64 ans) retenus, 139 sont devenus diabétiques. Le risque était réduit de 30 % en cas de traitement par pravastatine. Néanmoins, le Dr Gaw souligne que peu d'hommes sont devenus diabétiques et qu'il est donc nécessaire de confirmer ce résultat par des études sur un plus large effectif.
"Nous avons également besoin de réaliser un travail plus fondamental pour révéler le mécanisme précis de cette découverte intéressante et potentiellement très importante", a-t-il ajouté.
Ce résultat pose la question de savoir si un bénéfice équivalent peut être attendu avec les autres statines. "Cela dépend vraiment du mécanisme sous-jacent", précise le Dr Gaw. Si l'effet est du à une réduction du cholestérol ou des triglycérides, on peut effectivement s'attendre à des effets similaires avec les autres statines. "Cependant, s'il est lié à une propriété spécifique de la pravastatine, le mécanisme pourrait être spécifique à ce médicament", poursuit le Dr Gaw.
Dans un deuxième article, Byington et al. (Prospective Pravastatine Pooling Project) ont procédé à une analyse groupée de 3 essais : WOSCOPS, CARE (cholesterol and recurrent events) et LIPID (long-term intervention with pravastatin in ischemic disease).
Ces essais randomisés portaient sur un total de près de 19.800 patients avec un suivi de 102.559 personne.années. Les patients avaient une histoire de maladie coronarienne (CARE/LIPID) ou une hypercholestérolémie (WOSCOPS).
Sur un suivi d'environ 5 ans, 598 AVC ont été enregistrés. Dans les essais CARE et LIPID, la pravastatine était associée à une réduction de 23 % des AVC non hémorragiques mais les différences n'étaient pas significatives pour les autres catégories AVC. Dans l'étude WOSCOPS, les AVC étaient réduits de 11 % avec la pravastatine. Selon Byington, ces différences peuvent s'expliquer par le fait que "les patients de l'étude CARE et LIPID étaient notablement plus malades et qu'ils avaient un risque d'AVC plus élevé".
Source : Circulation 2001;103: 357-62, 387-92. American Heart Association
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